Compté d'Asbrourg

J'étais accroupie sur ce sol sableux depuis au moins trois longues heures.
Les gens m'entouraient et me donnait de l'argent pour toutes ces mélodies enchanteresses que je leur jouais. J'aurais pu, si je le voulais, les endormir en quelques notes seulement. Mais je gagnais ma vie en soufflant dans un bâton de bois troués et en chantant des airs sans fins qui à jamais, trotteront dans ma tête. Les gens me regardaient critiquement à longueur de journée.

Alors que j'allais entreprendre une dernière mélodie, une odeur parvint à mon nez. Je m'étais vite rendus compte que mes sens étaient tous surdéveloppé et cette odeur venait de loin. Je ramassai mon sac de monnaies et courrus vers la forêt. Loin des regards indiscrets, je m'envolai, en direction de cette fumée sombre qui montait haut dans les airs.

J'arrivai enfin aux limites du Compté d’Asbrourg. J’avais marché le plus vit que je pu, même que par moment je me mettais à courir. Il était risqué de se promener près de la forêt et sur les plaines durant la nuit, il y avait des bêtes partout. Et ceci, je l’avais constaté de mes propres yeux quelques heures auparavant. Disons que je fus chanceuse de ne pas tomber face à face avec un ours, voir même un Achaierai ou d’autres loups-garous.

Je continuai de marcher, me dirigeant vers l’auberge qui était quelques rues plus loin. Dans les rues, quelques lumières étaient allumer, ce qui était plus rassurant pour les gens qui se ballade en pleine nuit comme moi. De plus, cela me permettait de voir où j’allais et de ne pas me tromper de chemin.

Enfin, les portes de l’auberges de dressèrent devant moi. Je poussai la porte, puis un bruit de clochette se fit entendre. Au comptoir d’accueil se trouvait un vieil homme dans la cinquantaine, assez gras, qui c’était endormi, chapeau sur le visage. Je me contentai donc de mettre quelques pièces sur le comptoir et m’emparai silencieusement des clés pour finalement aller dans une chambre. Je déposai mon sac sur le lit et m’y allongeai. Je fermai les yeux, tentant de me reposer et de faire le point.

Je sortis ensuite mon journal, ma plume et mon encrier et écris durant une dizaine de minutes pour finalement ranger le tout. Voir mon journal.

J’attendis donc patiemment que le jour se lève, soit en me reposant où en lisant le livre qui traînait sur la table de nuit. S’il allait faire beau, si le soleil se montrait, je ne pourrais probablement pas sortir. J’espérai donc avoir la chance de voir les nuages enveloppés les rayons du soleil durant la journée qui allait suivre.

Je ne pouvais pas risquer de me faire appercevoir en plein vol ici. Je me mise à courir. Une pluie diluvienne s'abbattait sur moi tel une chute d'eau dans un lac. Les rues étaient presques vides et les gens s'empressaient de trouver un toit pour se protéger de cette pluie. Une brise fraîche me fit frissonner et une écair m,aveugla un court instant. Mes cheveux dégouttaient sur mon visage. Mes vêtements, mouillés, pesaient lourds et collaient à ma peau. Mes pieds nus frappaient dûrement le sol trempé.

Je dérapai et glissai sur une flaque de boue. Je tombai sur le coude et la douleur traversa mon corps entier. Je me relevai péniblement avant d'essuyer mon visage. Mon pied s'étant tordu me faisait atrocement mal. Je pouvais marcher, mais pas courir. Je sortis de mon sac d'argent un linge humide et nettoyai mes joues pleines de sables ainsi que ma blessure.

Environ dix minutes plus tard, je trouvai un petit café dans lequel me réchauffer. Dès que je mis le pied dans ce restaurant, j'entendis un sifflement et je sentis des dizaines de yeux pervers se poser sur moi. Mes vêtements pâles étaient devenu transparent à cause de la pluie. Le sang me monta aux joues mais j'ignorai les remarques des hommmes qui continuaient de m'étudier. Une dame dont le visage était si gras que ses yeux n'étaient plus que deux minces fentes se tenait derrière le comptoir.
Je commendai un muffin et un jus d'orange et déjeunai seule à une petite table. Je sortis alors un calepin, une plume et de l'encre de mon sac et me mise à écrire. Voir mon journal.

Après avoir ramassé les affaires (et pris le livre qui traînait dans la chambre pour le mettre dans mon sac), je sortis dehors comme une flèche puis marchai durant quelques rues avant d’arriver à l’Avenue Principale, où se trouvait de nombreux marchands. Je vis d’abord les marchands de nourriture, tel que les boulangers, les pâtissiers et les bouchers. Il y eut ensuite les marchands de poteries en tout genre, puis ceux qui vendait de petits bête supposément domestiques et bien dressées. Lorsque j’arrivais devant le stand d’un marchand qui vendait des miroirs, je me dépêchai vite de passer afin que personne ne remarque que mon image ne se reflétait pas dans la glace.

J’arrivais ensuite dans une boutique de vêtements et de tissus. Suis à l’incendie de cette nuit, une partir dans le bas de ma robe avait brûlé. J’allai donc au comptoir me procurer du tissu, du fil et quelques aiguilles, le tous pour quelques pièces à peine. Le marchand me remis le tout et je glissai mes achats dans mon sac que je portais en bandoulière. Je lui remis l’argent que je devais, il me sourit et me souhaita une bonne journée tout en me levant son chapeau et me tapant un clin d’œil légèrement pervers, mais tout de même poli.

Je partis donc de l’Avenue Principale, me dirigeant vers un endroit plus calme, comme un petit parc où il y avait un banc de bois – qui n’était pas de très bonne qualité – au milieu d’une verdure verte foncée. Je m’y assis, sortant mes achats et tentai du mieux que je pus de réparer ma robe, mais je n’était pas très habile en couture, je me piquai quelques fois le doigts.

C’est alors qu’une fine et douce pluie commença à se déverser sur le paysage. Un sourire se dessina sur mon visage à cet instant. La pluie me faisait du bien. J’aimais quant elle était si délicate. Je levai les yeux au ciel : malheureusement, elle n’allait pas rester ainsi. Je rangeai mes choses et me levai, marchant tranquillement en direction des rues plus abondantes.

Je passai devant un petit café, dont je scrutai l’intérieur au travers des vitres. Il pleuvait beaucoup plus fort. Mes cheveux dégoulinaient. J’entendis des hommes sifflés et clamer des paroles perverses. J’entrai donc à l’intérieur pour voir ce qui se passait. Soudain, ils se calmèrent tous. Le spectacle était apparemment fini. J’entendis l’un d’eux crier « Dommage que celle-là ne soit pas arrivée vêtue comme l’autre! » Je ne portai aucune attention à ces paroles et allai m’asseoir à une table, commençant à lire le livre que j’avais dérobé à l’auberge.

Je fermai mon journal lorsque j'entendis quelqu'un entrer. Je levai vaguement les yeux et je vis une fille se plonger dans la lecture d'un roman. Quelqu'un prononça quelque chose mais je n'écoutais pas vraiment. Je terminai mon jus d'orange et me rendis au comptoir m'en acheter un second. Je n'avais rien à faire de la journée. Autant avoir l'air de consommer quelque chose si je restais ici. Un homme plus âgé que moi vint s'asseoir en face de moi. Il me sourit de ses dents jaunes et passa sa main dans ses cheveux gras qui empestait l'huile à frire.

-Salut, ma belle. me dit-il. Je peux t'offrir quelque chose?

Il était absolument dégoûtant. Son odeur me répugnait et son haleine fétide me rappelait celle d'un cadavre en décomposition. Son visage était crasseux de suie noire. Il avait des yeux d'insectes et un énorme nez.

-Ce genre de flatterie ne me touche pas, dis-je froidement. Maintenant, si vous voulez bien, quittez ma table immédiatement.

Lui et quelqu'uns de ce qui devait être ses amis se mirent à rire.

-T'es maline, je vois. En fait, je...

Mais il n'eut pas le temps de terminer sa phrase car ma main partit vers l'avant et un bruit sonore se fit entendre. Je l'avais frappé.

-Espèce de salope! Tu...

Mais je me levai et me dirigeai vers la porte. En passant près de la jeune fille qui était arrivé peu de temps après moi, je fus surprise de constater que je la connaissais.

J’étais totalement absorbée par le livre que je lisais. J’adorais la lecture plus que tout. En 139 ans, j’avais eu le temps d’en lire beaucoup. Il y avait des bons côtés à l’éternité : cela me laissait le temps de réaliser dont ce que je voulais. Ces sens dernières années j’appris à jouer du violon, du piano, j’appris la majorité des danses les plus fréquentes dans les festivités, j’eus le temps de lires des milliers de légendes venant de partout, sur toutes les créatures qui existaient (enfin, façon de parler), j’avais appris les mathématiques, chose que peut de gens connaissaient vraiment. Je comptais bientôt me mettre à la couture, ça allait m’être utile après tout.

Le livre que je lisais était un fable peu connu, cependant très absorbant. Les personnages étaient très envoûtants, tout autant que les péripéties et le vocabulaire enrichie que l’on y trouvait. Je prenais beaucoup de plaisir à le lire.

J’entendis alors une voix qui m’étais familière, puis un bruit légèrement sourd pour ensuite entendre des injures venant de la bouche d’un homme. Je me retournai pour voir ce qui se passait : c’était Shaolan, la fille qui m’avait sauvé cette nuit qui avait gifler l’homme pour ensuite partir. (Je fus d’ailleurs étonnée de me souvenir de son nom.) Je me levai de me dirigeai vers l’homme pouilleux qui s’était lever et s’apprêtait à poursuivre la jeune femme. Je le saisis par le collet de sa chemises sales, l’accotai contre mûre, approchai mon visage du sien malgré l’odeur qu’il dégageait et lui dit :

- Écoutes mon vieux, tu la laisse tranquille okay? Bon, parfait, dis-je en le relâchant tout en lui tapant un clin d’œil malin.

Je sortis pour rejoindre Shaolian.

- Ce vieux croûton ne t’as pas touché, j’espères? Dis-je l’air légèrement contrariée.

En sortant, je vis par les vitres que Maragreth avait plaqué l'homme contre le mur. J'ignorais qu'elle pouvait avoir ce caractère. Elle m'avait néanmoins défendu et je lui en était très reconnaissante.

La pluie n'avait pas cessé. Mais elle était tout de même moins forte que tout à l'heure. Lorsque Margareth sortit me rejoindre, je ne pus m'empêcher de sourire à sa vue. Son charme était suffocant. Était-ce le fait qu'elle était un vampire ou autre chose? Sa voix froide résonnait dans ma tête comme un écho sans fin.

-Non, en fait c'est moi qui l'ai gifflé, dis-je à la légère. Merci beaucoup d'avoir prit ma défense. Tu es très brave.

Lorsqu’elle se retourna et m’aperçu, un sourire se dessina sur son visage. Apparemment, elle ne s’attendait pas à me croiser dans ce café. Enfin, le fait de me revoir n’avait pas l’air de lui déplaire tout compte fait. Si je pouvais faire plaisir à quelqu’un, tant mieux. Mais bon, qu’importe, ce commentaire n’était pertinent.

- Ce n’était pas de la bravoure, lui dis-je. J’ai simplement horreur des gens qui n’ont aucun savoir vivre.

Je replaçai correctement mon sac sur mon épaule, soit en bandoulière, ce qui était plus prudent. Sinon, n’importe qui pourrait passer en courant et me l’arracher. Je ne tenais pas à perdre le peu de choses que j’avais, soit mon cahier, ma plume, mon encrier, du tissu et des aiguilles, un livre et quelques pièces.

La pluie se faisait déjà de plus en plus douce. En fait, elle se déplaçait. Ici, les orages ne duraient jamais bien longtemps. Je tassais mes cheveux de mon visage et du bout des doigts j’essuyai mes yeux dont l’eau avait commencé à aveugler.

- J’suis une personne fiable, tu pourras compter sur moi si tu te mets dans les ennuis, lui fis-je pars.

Je lui tournai le dos, m’apprêtant déjà à repartir. Je souris malignement et commençai à faire un pas vers l’avant.

Devant moi, l'entrée du compté. Devrais-je entrer? Je n'ai pas d'argent mais j'ai faim, mon ventre me fait affreusement mal.
Sans aucune raison, ces rues me font peur.
La pluie commence à tomber. c'est bien ma chance! De mes petites mains, je tordis le pans de ma camisole. Dans un instant, j'allais être trempée si je n'entre pas quelque part. Lentement, j'avançais ces stupides petites jambes sur les dalles de pierre du compté d'Asbrourg.
Sauf que je ne sais pas où je vais.

Elle allait déjà repartir. J'ignorais pourquoi, mais j'avais l'impression de perdre quelqu'un de cher. Je ne la connaissais que depuis très peu de temps pourtant. Peut-être l'avais-je déjà connue dans ma vie antérieure? Ou peut-être avais-je des... Non. C'était impossible. probablement que e n'avais simplement pas envie de me retrouver seule à nuoveau. Allais-je la laisser filer?

-Margareth? Merci... Et saches que si... si tu as besoin d'aide, je serai là aussi...

Quelques lignes que j’avais jadis lu dans un livre me revinrent alors à l’esprit. C’était un livre concernant ma race, que j’avais lu durant mes premières années. « Les vampires sont des être indépendants. Il est rare qu’ils aient besoin d’une personne. Du moins, ils ne le montrent guère. Ils se contentent de faire usage de leur charme et de leur gracieuseté. Les vampires, particulièrement les femelles, son si gracieuses que leur démarche est semblable à une danse des plus envoûtantes qu’il soit. S’ils désirent une personne, ils préfèrent la laisser courir un peu. Cruel, mais efficace »

Je chassais tous ces mots de mon esprit pour me concentrer sur ceux que prononçait mon interlocutrice. Apparemment, elle n’avait pas du tout envie que je partes. Je la trouvais bien gentille mais, j’avais autre chose à faire. En fait, non, c’était faux. Mais j’avais envie d’aller me balader, retourner dans l’Avenue Principale lorsque la pluie se calmerait et que les marchands ressortiraient.

Et de plus, je ne devais pas oublier qu’il fallait que je me nourrisses, aussi. En temps de pluie, les lièvres retourne dans leur tanière. Il me serait ainsi plus facile d’en trouver, plutôt que de chercher durant des heures dans les buissons, entre les arbres.

- Tu m’excuseras mais j’ai à faire, lui dis-je sans me retourner et continuant à marcher lentement. À moindre que tu veules me suivre bien entendu, mais tu risques de t’ennuyer ferme avec moi.

Il pleuvait. Mes ailes étaient toutes trempes et mes vêtements semblaient peser une tonne. Je marchais dans la rue en cherchant un hotel plus ou moins spacieux à un prix abordable: c'est qu'il m'avait coûté cher, le pirate!

La pluie me brouillait la vue mais je vis, l'espace d'un instant, la dingue et la fée du bois. Lorsque je regarda à nouveau, elles avaient toutes deux disparuent. J'avais probablement mal vu.

Bref, je finis par trouver un logement. J'ai retiré mes vêtements humides et je me suis mis au lit. Selon le propriétaire, il y avait deux autres locataires. Je m'en fichait comme de mon premier combat. Je serai probablement déjà reparti à leur retour.

Qu'est-ce que je disais, hein? Aucun locataire en vue. Je me rhabillai (mon linge était tout sec ^^) et quitta la chambre. Il ne mouillait plus, il faisait beau.

Je m'envola en direction de l'Archipel Orange pour attendre Oran-Ji. Le chemin se déroula sans emcombre. C'est bien la seule bonne nouvelle depuis trois jours entiers.

J'arrivai donc à l'Archipel quelques heures plus tard.

Sa réponse fut ferme. Pour une raison étrange, cela m'avait blessé. Elle n'avait pas envie de ma companie malgré son invitation. Par pure politesse, je décidai de décliner celle-ci.

-Merci mais non. Je... J'ai des choses à faire aussi, mentis-je. Peut-être à plus tard.

Et sur ce, je la regardais s'éloigner dans sa démarche gracieuse, jusqu'à ce qu'elle soit hors de ma vue.

Je me rendis donc à mon coin habituel où je jouais quotidiennement de la flûte afin de gagner ma vie. Et je m'effondrai en larmes. Pourquoi? J'aurais bien voulue le savoir.

Je retournai ensuite à l’auberge. Le vieil homme dormait toujours : tant pis, je pris une chambre sans payer. Il n’allait jamais en savoir quoi que ce soit, après tout. Mes pièces m’étaient précieuses. Du moins, trop pour les dépenser pour une simple chambre.

Je fouillai dans mon sac et en sortis un petit sachet de cuir. Je détachai le lacet qui le tenait jusqu’à présent fermé, l’ouvrai et laissa tomber son contenant dans ma main. Une seule du moins. Les vampires ne dorment pas. Leur seul moyen de dormir se trouvait présentement dans ma main. Une sorte de pilule, un peu comme de la morphine, un somnifère, mais beaucoup plus fort. Je la glissai tranquillement à mes lèvres à l’avalai. Je me dirigeai vers l’évier, fit couler l’eau, en pris – du mieux que je pus – dans mes mains et bu le tout. J’allai ensuite m’allonger sur le lit et fermai les yeux.

Mon sommeil fut tourmenté, comme à chaque fois, par de nombreux souvenirs. Tous d’horribles souvenirs. Des moments où je faisais usage à mon pouvoir pour mes besoins personnels, blesser les gens. Des visages me revinrent à l’esprit. Toutes des personnes que je n’avais jamais revu, bien entendu. Je ne m’étaient servies d’elles que comme des jouets au fond. Les vampires avaient un pouvoir fort utile, qui pouvait s’avérer très cruel. Je l’avais utiliser de nombreuses fois, d’ailleurs.

Je me réveillai un peu plus tard. Je sorti cahier, plume et encrier et commençai à écrire. Voir mon journal.

J'ouvris les yeux et fut presque aveuglée par un soleil chaud. Je m'étais probablement assoupie lors de mes pleurs. Il devait être l'après-midi. Même si je n'avais pas faim, je ramassai mon sac d'argent afin d'aller dîner. Ce-dernier était anormalement léger. Je l'ouvris et une intolérable colère s'empara de moi. On avait volé mon argent. Il ne me restait plus aucune pièce. J'avais envie de hurler. J'avais travaillé pendant environ dix heure pour gagner aussi peu.

Je sortis alors ma flûte et me mise à jouer pour me détendre. Lentement, des gens s'approchaient pour écouter ma mélodie. Certains s'assisaient sur un banc proche afin d'écouter en relaxant, d'autres passaient, me regardaient et jetèrent quelques pièces à mes pieds. Parfois, on me demandait de jouer un certain air connu. Ou encore de chanter quelque chose. Le temps dû s'avancer ainsi pendant encore quelques heures.

Dans un recoin, j'attendais.
J'allais m'assoupir sous le soleil chaud quand j'entendis une musique magnifique. Jamais je n'avais entendu quelque chose d'aussi beau. Je me sentie légère. D'un bond, j'était debout à gambader joyeusement vers la provenance de la mélodie. Mes cheveux volaient dans le vent; j'était bien.

Au détour, je vis la femme qui jouait de la flûte. Elle était aussi belle que ce qu'elle jouait. J'en était bouche bée. Lentement, je m'approchais.
Des passants jetaient de la monnaie a ses pieds.
Je m'assied en indien devant elle, la regardant jouer. Entre deux morceux, je me levai, tirai un pan de son habit et lui adressa la parole.
-Vous êtes jolie, madame.

Bon un rapide coup d'oeil dans la rue.Rien de bien interressant, quelque regard invertigateur sur mon corps d'ado vétu de cuir.Je passais ma main dans mes cheveux en pensant à l'autre-blaireau-en-retard, y foutait quoi?Soudain un son suraïgue me transpèrçat les tympans, je mit mes mains sur mes oreilles canine en me mettant en position feotal.C'est quoi ce merdier?
Je m'aprochai de la source de ce bruit insurportable, une sorte de femme jouait de la flûte, elle s'arrèta entre deux morceaux, une sorte de petite fille qui ne fesait pas vraiment petit fille l'approcha.Ah oui une flûte, ça explique tout.Je ne voyais pas comment fuir dans l'immédiat, je pouvait, mais pas assez loin, elle allait recommencer, c'est obligé, elle allait, elle allait, elle allait... ELLE ALLAIT RECOMMENCER!!!!
La panique me fesait suer, desfois je paniquait pour des trucs complétement con de ce style.
je me mit à hurler de ma voix de loup, mimait la lycanthropie, bon faire ça en plein jours c'était un peu con, mais ça la paniquerais peu être et me laisserais le temps de m'enfuir.

J'entedis un cri. Brusquement, je me retournai, détachant mes yeux de la fabuleuse dame.
Une sorte de loup se tenais au milieu de la place, hurlant. Un frisson me parcourru le corps.
Sans réfléchir, je m'agripait aux vêtements de la femme et me réfugia derrière, au bord des larmes et sanglotant.
-Protège-moi madame. lui dis-je avec ma voix aiguë.
Plus loin, un ange descendais du ciel en sortant un arc.
Je n'y comprenais rien.

Il faisait maintenant beau dehors. Très très beau, le soleil caressait timidement les trottoirs. Pourtant, je devais sortir. Tant pis, je n’avais pas le choix, après tout. Je rangeai donc mes affaires, enfilai mon sac en bandoulière et descendis doucement – et gracieusement – les escaliers. L’homme au comptoir était enfin réveillé. Tant mieux.

- Écoutes chéri, dis-je en m’appuyant sur le comptoir, tu n’aurais pas une ombrelle pour moi par hasard?

Je ne pus m’empêcher de rire intérieurement : c’était d’une facilité pitoyable. Il me remis une ombrelle noire, qui virait maintenant sur le gris, en me lâchant un « Voilà ma jolie! ». Ah! les plaisirs de pouvoir charmer les hommes si facilement! Je sortis donc et ouvris l’ombrelle qui me protégerais des rayons du soleil.

J’arrivai finalement dans une espèce de bar. En entrant, je fermis mon ombrelle, la déposai près de la porte et secouai mes cheveux tout en les replaçant, juste pour me faire remarquer un peu plus par la foule qui occupait la salle. Je scrutai attentivement les hommes qui s’y trouvaient. Un seul se démarquait des autres, il était beau, propre, élégant, sirotant la boisson la plus coûteuse de l’endroit : décidemment, il n’était pas d’ici. Comme il était seul à sa table, je sautai sur l’occasion et m’approchai – toujours de la façon la plus gracieuse que possible – et m’appuyai sur la table et me penchai légèrement. Il lisait un livre.

- Puis-je me permettre de vous demander ce que vous lisez? Le questionnai-je, avec mon sourire le plus charmeur.
- Un roman quelconque, répondit-il en souriant.
- Ah, je vois, un passionné de lecture. Vous possédez beaucoup de livres?
- Près d’une centaine! Je peux vous montrer ma collection, j’ai ma propre suite luxueuse près d’ici. Ma calèche m’attend d’ailleurs à la porte, termina-t-il en se levant et me tendant la main d’une façon très galante.

Et voilà, exactement ce que j’attendais. Je sortis, le suivant de près, pris soin de ne pas oublier mon ombrelle et montai dans sa calèche à ses côtés. Il fit signe au chauffeur d’ordonner aux chevaux de nous mener jusqu’à sa suite supposément luxueuse (Quoi que, vu ses habits, je n’en doutais pas vraiment). Nous passâmes dans une rue bondée de monde, où des gens criaient et s’agitaient. Je sortis la tête à l’extérieur pour voir Shaolan, avec une gamine qui se cachait derrière elle. Qu’importe, je n’en avais rien à faire pour l’instant.

Rendus à destination, nous entrâmes à l’intérieur et il me fit découvrir son immense bibliothèque, qui s’avérait être juste à côté de sa chambre. Nous discutâmes durant quelques minutes, ce qui fut assez pour le faire tomber complètement sous mon charme. Je l’attirai jusque dans sa chambre, et, du col de sa chemise, l’approche tranquillement jusqu’à moi. Je commençai à déboutonner sa chemise, souriant d’une façon maligne. Je levai la tête, puis nos lèvres s’effleurèrent timidement. Ce qui était étonnant, pour un homme de sa classe. Je retirai ensuite sa chemise, la jetant d’une façon presque brutale par terre : je n’en pouvais plus d’attendre. Il me retira l’une des premières épaisseurs de mes habits (ce qui correspondrait à l’espèces de petite veste verte, sur mon avatar ^^’) et la laissa tomber par terre également. Je commençai doucement à l’embrasser dans le cou : il fermis les yeux et respira profondément. Apparemment, mes avances ne lui déplaisaient pas!

Son corps à moitié nu s’effondra alors sur le sol, un mince filet de sang s’écoulant sur le plancher. Je remis les vêtements qu’il m’avait retiré, allai ensuite fermer la porte à clé. Je léchai mes lèvres : j’étais enfin repus.

Je profitai donc du temps qu’il restait pour regarder les livres qui se trouvaient dans la pièce d’à côté. J’allai ensuite m’asseoir au piano, et commençai à entamer mon concerto pour passer le temps. Je finis ensuite par sortir mon cahier et tout ce qui allait avec, tout ceci en attendant que le soleil se couche et que je puisses ressortir dehors incognito. Voir mon journal.

Bon, eh puis tant pis, je n'en pouvais plus d'être ici, moi. Et, de plus, on allait bien finir par se demander pourquoi nous restions si longtemps dans la chambre. C'était quelque peu louche, après tout. Je finis donc par me lever, pris mon sac et me dirigeai vers la bibliothèque. Je pris les livres qui me semblaient les plus intéressants, les mis dans mon sac, puis retournai ensuite dans la chambre. Je fouillai dans la chambre pour finalement trouver ce que je cherchais: de l'argent.

Le tout enfin mis dans mon sac, je m'approchai de l'homme innerte, me penchai de lui, posai mes lèvres sur le sienne une dernière fois et dis tout bas:

- Pardon.

Je fermai ses paupières, me levai et quittai la chambre. Je travesai le petit couloir, descendis les escaliers. À la porte, un homme me l'ouvris me souhaita une bonne journée puis j'ouvris mon ombrelle.

Où aller? Qu'importe. Le plus important: je n'avais plus faim. Tant mieux. Je partis donc me promener dans les rues, paisiblement.

Une petite fille vint alors s'asseoir devant moi. Elle me regardais jouer, probablement facsiné par ma musique. Malgré son corps de gamine, ses yeux ne reflètaient rien d'enfantin. Je m'arrêtai de jouer lorsqu'elle me fit un compliment. J'étais très flattée et alors que j'allais la remercier, un cri se fit entendre. Une créature se tenait près de nous. La petite fille se jeta dans mes bras en me suppliant de la protéger.

-Ne crains rien! Bouche bien tes oreilles. lui dis-je.

Lorsqu'elle obéit, je pris ma flûte et jouai un note aigue. Si aigue qu'elle en était atroce. Je crus me défoncer un tympan. C'était l'un des nombreux pouvoirs de ma flûte. La bête allait être hors d'état de nuire.

-Ne crains rien! Bouche bien tes oreilles me dit-elle de sa jolie voix.
J'obéis immédiatement. À peine quelques secondes plus tard, une note suraiguë se fit entendre. Malgré mes paumes fermement plaquées contre mes oreilles, j'entendis très bien le bruit - trop bien. Je m'affalais sur le sol, à genoux, en gémissant.
Une fois de plus, les larmes me montaient aux yeux.
Je détestait ce corps si faible.
Je priais pour que ce bruit cesse en me tortillant sur le sol chaud.

Dès que je vis la petite se jeter au sol, je cessai de jouer. J'avais oublié que malgré tous les efforts, on ne pouvait pas échapper à ce son atroce.
Je la pris dans mes bras, elle était toute petite et très légère.

-Pardonne-moi! Viens, partons d'ici.

Je m'envolai trainant la petite dans mes bras et partit en direction de Lyfae. Heureusement, il ne ventait pas et le chemin était beaucoup plu paisible ainsi. Je me rendis compte qu'elle avait eu très peur. Et peut-être n'aimait-ell pas l'altitude? Je tâchais de la rassurer en lui parlant.

-Quel est ton nom?