Forêt d'Amestrôme

Depuis trop longtemps déjà je marchais dans les feuilles, je ne sentais déjà plus certains de mes membres. La température était moins glaciale qu'il y a trois jours, mais le vent me coupait le souffle. Et après avoir passé des heures dehors, il était normale que je commences à mourrir de froid. Je n'étais pas vêtue de façon à affronter les douloureuses caresses de l'automne et ses vents glacial. Mes doigts délicats étaient devenue rouges, si rouges...

J'étais fatiguée, très fatiguée. Avant, j'adorais l'automne pour ses magnifiques couleurs. Mais l'automne précède l'hiver. Plus il fait froid, plus les animaux se font rares. Et, techniquement, j'ai besoin de ces derniers pour survivre. Il me sembla que c'était hier encore que je savourais le goût du pain et de la soupe bouillante. Mais depuis ce jour, tout avait perdu goût. Le pain était comme de la cendre sur mes lèvres, les fruits étaient comme de la terre. Il ne me restait que le vin et quelques autres boissons qui conservaient leur goût à ma bouche, néanmoins, leur goût était beaucoup moins savoureux qu'auparavant.

Je continuai de marcher, tendant l'oreille, espérant croiser ne serait-ce qu'un petit gibier sur mon chemin. Mais rien. Nulle trace de lièvres nul part. Depuis six jours déjà je n'avais rien avalé. J'avais de la difficulté à faire un pas devant l'autre. Par moment je devais m'appuyer à un arbre pour ne pas perdre l'équilibre. La tête me tournait, j'avais des nausées et une migraine atroce.

Je crus alors entendre le bruit des feuilles sur le sol bouger, un peu plus loin. Mon cœur – ce qu’il en restait, du moins – fit trois tours dans ma poitrine. Une lueur d’espoir revint en moi : enfin quoi me nourrir. Je n’avais pas assez de force pour me mettre à courir, c’était évident. Je me serais probablement évanouie, épuisée comme je l’étais. J’avançai donc prudemment en direction du bruit. Je marchai le plus rapidement que possible, espérant que la chose ne s’était pas enfuie. J’espérais que ce soit un chevreuil ou un sanglier, quelque chose de pas trop petit. Je n’en pouvais plus d’attendre, je m’élançai le plus rapidement que possible. Mais c’est à peine trois secondes plus tard que je fus prise d’étourdissement et que je tombai à la renverse, comme si je m’étais prise le pied dans quelque chose.

Je me retrouvai donc allongée dans les feuilles mortes, multicolores. Je n’avais plus assez de forces pour me relever à présent. Les feuilles étaient froides et humides, me faisant grelotter. J’avais mal, la faim me rongeait petit à petit. Toujours allongée sur le sol, je fermai les yeux, laissant couler deux larmes de douleur – ou de chagrin? – sur mes joues rougies.

Une fois au dessus de la forêt, à distance résonnable de la lisière, je me posai. C'était l'automne. Les feuilles orangés sur le sol étaient si secs que je les entendais craquer en marchant. J'adorais ce bruit.

Le seul bruit qui détruit le silence. Un bruit de puissance. Un bruit effrayant pour quiconque ne le produit pas. Un bruit signifiant que quelqu'un ou quelque chose approche. Un bruit qui me rapproche sans cesse d'un combat.

Silencieusement, je pris mon arc. Je sorti une flèche de mon carquoi et banda mon arc. Cette frayeur avant de voir l'intrus me donne toujours une sensation agréable. Une sensation que j'exerce un contrôle sur le monde entier. Une sensation qui me fait me sentir vivant.

C'est là que le bête sortit de sa cachette. Toute crocs sorties, la bête bondit vers moi. Elle savait ce qu'elle faisait. Ce n'était pas la première fois qu'elle s'attaquait à un homme. Pourtant, elle était chétive. Elle était si maigre qu'on l'aurait cru agonisant sur le sol, et non pas bondissant sur un Ange.

Au moment où je l'ai vu, il était trop tard. Je ne pouvais pas lui porter un coup fatal. Elle était trop près. Je décocha donc une flèche dans sa dirction qui lui atteignit une côte. Toujours dans son élan, la bête me planqua si vivement que j'en eu le souffle coupé pendant quelque secondes.

Ce simple mouvement me permit d'en apprendre beaucoup sur elle. Premièrevement, je l'ai aperçu à la lumière de la lune. C'était un loup. Un loup d'une taille étonnante. Si ce loup était si maigre, c'était probablement parce qu'il avait été rejetté de la meute.

Son plaquage avait été si puissant qu'il avait percuté un arbre à quelque mètres de moi. Sans y penser davantage, je pris une seconde flèche et la lui décocha entre les deux yeux. Son grognement devint plus faible, sa queue tendue en l'air balaya le sol. Il était mort.

Je finis enfin par rouvrir mes yeux: apparemment, j'étais tombée inconsciente. Je tremblais, grelottais, mes doigts gourds étaient presque rendus mauves, il y avait un léger nuage de fumée blanche qui sortait de ma bouche lorsque je respirais. Ce qui était étonnant, c’est qu’avant d’entrer dans la forêt, il ne faisait pas si froid. On aurait dû que plus l’on s’approchait du cœur de la forêt, moins la température était supportable. Mais c’était impossible. Quoi que, si je me fiais aux légendes que j’avais entendu concernant cette forêt, tout pouvait être possible.

Je tentai de me lever du mieux que possible. J’avais peine à garder les yeux ouverts. C’est après quelques instants que mes étourdissements se dissipèrent et je recommençai à voir plus clairement. Par contre j’étais toujours aussi épuisée, et je ressentais encore des nausées. Si je ne trouvais pas quoi combler ma faim d’ici demain, j’allais probablement mourir de faim.

Je marchai – du moins, j’essayai – en direction de la lisière de la forêt. J’avais hâte de sortir d’ici. J’allais finir congelée si je restais ici encore plus d’une heure. Je marchais donc le plus rapidement possible, espérant voir finir cette chaîne infinie d’arbres bientôt.

Mais c’est à peine dix minutes plus tard que je fus surprise par des Branches Meurtrières. L’une d’elles me saisit par le bras, m’attirant contre l’arbre. Je me cognai la tête pour ensuite me faire étrangler par une autre branche. Comme si je me serais attendue à ça, moi. Évidemment, mon orgueil m’a empêché de croire à toutes ces histoires que je croyais fausses. Je commençais à étouffer de plus en plus, je ne pouvais me retenir de pousser d’horribles gémissement et cris de douleurs. De mon bras libre, j’essayai d’arracher la branche qui m’étouffait mais en vain. Je poussai contre le tronc d’arbre avec mes pieds, tentant n’importe quoi. Une idée me vint alors à l’esprit, sûrement la plus stupide que j’eus de ma vie. Comme je mourrais de faim, mes canines étaient devenues plus longues qu’à l’habitude. Je décidai donc de mordre – oui, de mordre – la branche. Et cela fut une bonne idée, car de la sève commença à couler (à défaut de sang) et la branche s’agita dans tout les sens, me relâchant enfin.

À peine avais-je serré mon arc à flèche que j'entendis à nouveau des branches craquer près de moi. Je m'étais trompé: la loup n'avait pas été rejetté, il était un simple éclaireur.

J'agripai mon arc le plus rapidement possible, mais déjà un loup était face à moi, ses crocs brillants sous les étoiles. Je pouvais sentir l'odeur pétride de son dernier repas -probablement très récent-. Avant que j'aie pu esquisser un geste, la bête bondit. Elle me renversa sur le dos et respirait bruyamment devant mon visage.

De toute mes forces, je poussa la créature qui ne s'attendait pas à une telle puissance. Elle fut projetée en arrière de quelques mètres, à peine suffisant pour que je lui décoche une flèche. Prudente, le loup s'était jeté sur le côté et ma flèche se ficha dans un arbre.

Un second et un troisième loup sortirent d'un buisson pour aider leur compagnon. Mon arc en main, je commença à m'envoler difficilement, mes ailes ayant ammorti mon atterissage quelque secondes plus tôt. Je tenta d'attaquer un des molosses, mais je les rata de nouveau.

Lorsque les loups comprirent ce qui se passaient, ils s'élancèrent vers leur dîner qui s'envolait. L'un d'eux réussit à saisir mon mollet avec sa bouche. Une douleur intense me parcouru le mollet et je sentais la morsure jusque dans ma cuisse.

Toujours en ascension, je décochais des flèches à ces horribles bêtes, mais aucune n'arrivait à toucher leur cible. Les loups semblaient possédés. Après un moment, la douleur à mon mollet s'accentua. Le molosse n'avait plus aucune prise terrestre! Il se tenait seulement sur moi.

Je secoua mon pied tant bien que mal jusqu'à ce que la bête finisse par abandonner. Tout en sueur et en sang, j'étais enfin sauf. Je jeta un dernier regard aux loups. La vision que j'eu me glaça le sang: leur yeux rouges injectés de sang me regardaient, me fixaient. Une lueur maligne était perceptible dans leur regards. On aurait dit un regard humain.

Voilà plus déja minutes que je suis dans cette forêt et déja j'ai envie d'en sortir , je me sens observée , c'est vraiment étrange.
Le paysage est vraiment horrible , des arbres morts , des arbres morts , des feuilles , des feuilles et des feuilles.
De plus , j'ai pu voir des arbres marqués par des tâches de sang , frais apparemment et des flèches un peu partout , cette forêt est toute sauf rassurante.

Il y a même des squelettes HUMAINS à certains endroits , j'ai vraiment la trouille , je n'en peux plus , je dois sortir d'ici , je marche donc dans la direction opposée.

Après 10 minutes , le paysage ne change pas , je ne trouve pas la sortie !
Quelle bêtise j'ai fait , je cours avec l'espoir de trouver la sortie , fouettée par les branches basses. Rien à faire , voilà maintenant une demie-heure que je cherche la sortie de cette fichue forêt , et je commence à avoir peur.

Et si je restais prise ici jusqu'à ma mort ? Et si je ne revoyais jamais mes copains ?

Subitement , je mets le pieds sur quelque chose de mou , et je parviens à entendre les respires d'une bête où de je ne sais quoi. Je regarde sur ce que j'ai marché , c'est vraiment tout moche , et ça saigne , qu'est ce que c'est ?

Ma foi , c'est une femme !

Manquant toujours d’air, je m’effondrai à nouveau sur le sol. La branche avait serré si fort autour de mon coup que j’en saignais. (à cause des bouts de bois, probablement) Mon bras était irrité et saignait aussi. J’avais mal, j’étais encore plus épuisée qu’avant cette attaque, logiquement. Je regardai mon bras saigner, ce qui me donnait encore plus faim. Mais bon, un vampire ne peut boire son propre sang, malheureusement. Boire du sang mort aurait pu mener à ma perte, car, techniquement, je n’étais plus vivante. Je fermis alors les yeux, tentant d’oublier la douleur qui m’assaillait.

Je sentis alors quelque chose. Un pied. Mais ce n’était pas qu’une sensation que je sentis. Mais bien une odeur. Une si bonne odeur alléchante... J’ouvris les yeux : une humaine! Panique. « Comme si j’avais besoin de ça! Pensai-je. Respire Margareth, respire. » Je n’allais tout de même pas lui sauter dessus et la dévorer. Je devais me contrôler. Je ne voulais pas tuer un humain, encore.

Je me levai avec difficulté, saisissant ma tête avec mes deux mains, me concentrant le plus que possible. J’essayais de penser à quoi que ce soit qui pourrait atténuer mon appétit. Mais elle était si appétissante. « Non, non, non. Tu ne la videras pas de son sang. Tu l’as fait à trop de gens déjà. » Je fermai les yeux avec force, me concentrant à penser à autre chose.

- Vas-t-en! Marmonnai-je entre mes dents serrées.

Je repensais encore aux yeux des fauves. Ils étaient si humains...

Exténué par le combat, je ne pus rester en vol très lontemps. Je me posa donc le plus près possible de la lisière de la forêt. Je compta les flèches restantes dans mon carquoi: 32. C'était bien peu.

J'ai donc marché un peu avant d'apercevoir un immense rocher devant moi. Je l'escalada et fit un rapide tour sur moi-même pour observer les alentours. Tout semblait calme. La nuit était fraîche et je ne remarquais pas d'autres signes de vie hostile.

Je m'assied sur le rocher, croisai les jambes et méditai sur les évènements de la soirée. Après un moment, je remarquai deux silouettes se mouvoir à une centaine de mètres.
États d'âme dans mon journal

Du mieux que je le pouvais, j'ai observé les silouettes mais je ne pu en deviner l'origine. Je sortit alors mon arc et commença à marcher dans leur direction. Cette pause m'avait presque fait oublier ma douleur au mollet, si bien que j'ai marché dessus sans y penser. J'ai alors lâché un cri de douleur. Je saignais encore.

Aie. Pourvu que les silouettes ne m'aient pas entendues.

La ''chose'' ne semblait guère apprécier ma présence.
-Tout doux , tout doux !Dans l'états dans laquelle tu es , je crois que me présence te ferait le plus grand bien.
M'exclamai-je.

En effet , elle semblait à bout de force , de plus , elle avait un teint très blanchâtre , bref , elle était en mauvais état.
Je la regardai fixement.

-T'es quoi toi ?
Ajoutai-je.

Soudain j'entendis un cri , d'un homme apparemment , mais ne vis rien.
Ça m'appeure , une victime d'une horrible bête peut-être ?
Et si j'étais en terrible danger moi aussi ?

-Vite , il faut fuire ! Cet endroit est dangereux !
Lui dis-je.

Je la pris par le bras , elle était gelée.
Pauvre femme.

Cette fille semblait obstinée. Beaucoup trop obstinée. C’est sa vie qu’elle mettait en jeux en restant là. N’aurais-je pu tomber sur une égoïste qui ne pense qu’à elle et qui ne veut jamais aider les autres? Eh bien non. Je serrai les mâchoires du mieux que je pus, contrôlant mon envie de lui sauter dessus. Je retirai sèchement mon bras de sa poigne – et ce, non sans douleur – pour faire quelques pas à l’arrière.

- Laisse-moi! Je peux me débrouiller toute seule, m’énervai-je, sauve-toi à la place! C’est ta vie qui est en jeux! Files!

Je me mordis la lèvre inférieur, fermant les yeux, prenant une grande respiration. Si elle ne s’en allait pas d’ici trois minutes, j’allais probablement lui sauter dessus. Mais je devais me contrôler, me retenir. Mais comment? Avec ces joues roses, ce cou si attirant... Je passai ma langue sur mes lèvres, mais la mordit aussitôt, pour me retenir. Il y a de nombreuses années déjà j’avais pris la résolution de me nourrir que de bêtes. Mais elles étaient tellement moins savoureuses que les humains...

Je saisis à nouveau ma tête à deux mains, comme si cela pouvait atténuer ma migraine. Mes yeux brillaient de plus en plus, je le sentais. Mes canines se faisaient légèrement plus longue. Je gémis de douleur, tout bas tout bas.

Un cri se fit alors entendre : c’était un homme. Tout près. Trop, près. Comme si j’avais besoin de ça! J’avais déjà de la misère à supporter la fille qui était à mes côtés, qu’il fallait qu’il y est une autre personne tout près.

- Il saigne, murmurai-je plus pour moi-même.

L’odeur devenait de plus en plus fort. Elle devint insupportablement alléchante.

Je m'y attendais: les silouettes m'avaient entendues. Je cacha mes ailes et je m'approcha encore. La première femme semblait sur le bord de la crise de nerfs tandis que la seconde paraissait plus à bout de nerfs.

C'était surtout la seconde femme qui m'intéressait. À se tenir la tête ainsi à deux mains, elle ne devait pas être dans son assiette.

-Bonsoir mesdames, dis-je. Que faites-vous dans un endroit si dangereux à une heure si tardive?

Je rangea mon arc en attendant une réponse. Lorsque je regarda à nouveau la jeune femme à la migraine, je remarqua que ses yeux étaient plus dorés qu'à mon premier regard. Elle semblait confuse. Ses canines étaient anormalement grandes.

Ses yeux! Ils étaient étranges. Puis je compris. Elle avait des yeux qui n'étaient pas totalement humains. Elle avait de longues canines...était-ce un loup-garou?

Non, je ne me souvenais pas avoir vu en ces loups une quelconque lueur d'humanité à l'exception de leurs yeux. Ce n'était probablement pas ça.

Subtilement, je me positionna de façon à avoir accès à mon arc rapidement. Je m'approcha légèrement de la première femme, prêt à agir.

-Du calme , banane ! Je peux pas te laisser seule , sinon c'est la mort assurée ! Allez , viens donc , je t'en prie !
M'obstinai-je à lui dire.

Elle semble sur la crise de nerfs , je crois qu'elle a peur de mourrir ici , raison de plus pour l'aider à sortir d'ici.

Voilà qu'un homme arrive , lui aussi , tâché de sang.
Suis-je donc la seule à ne pas avoir été attaquée ?
Où peut-être serait-ce .. Un assassin ? Un violeur ? Un brigand peut-être ?
Ça y est , je deviens folle.

-Qu'est ce que tu nous veux toi ?
M'exclamai-je.

Il ne reste plus qu'à espérer que ce soit un homme bon , un homme qui pourrait nous conduire hors de cette forêt maudite.

L’homme que j’avais senti s’approchait de plus en plus. Je savais qu’il venait dans notre direction. Il n’était qu’à quelques mètres seulement. J’entendais ses pieds écraser les feuilles mortes, en me concentrant je percevais légèrement son souffle, le rythme de son cœur. Ma respiration se fit de plus en plus rapide. Beaucoup trop. J’allais faire une crise d’asthme, si ça continuait.

Je levai les yeux vers l’homme qui était arrivé, baissant lentement les bras, lâchant ainsi ma tête. Je le fixai longuement, trop peut-être. Mon regard se posa alors à sa blessure au mollet. Le sang ruisselait, lentement, lentement. Il était rouge, très très rouge. Je fis deux pas en direction, levant légèrement et lentement ma main droite, comme si je m’apprêtais à attraper quelque chose. Mais je la rebaissai aussitôt, fermant mon poing tout en enfonçant mes ongles dans ma paume. Peut-être que si je me faisais souffrir j’oublierais le désir et l’envie que j’avais de sauter sur lui?

Pourtant, une autre partie de moi avait envie de le charmer, faire en sorte de le piéger comme j’en avais jadis l’habitude. Pourquoi ne pas utiliser mon pouvoir sur lui? Non, jamais. Pas encore. Pourtant, ce serait si facile...

J’allais craquer. Mon regard était toujours posé sur sa blessure appétissante. Je relevai les yeux pour croiser son regard et marchai lentement, très très lentement en sa direction. Il n’était même pas à trois mètres de moi. Je n’arrivais plus à contrôler mes pieds qui avançaient à sa direction. Je ne pouvais détourner mon regard qui était braquer sur lui. J’en oubliai presque la présence de l’autre fille.

Elle s'approchait. Elle marchait vers moi. Un pas, puis deux. Elle était tout près. Je pouvais l'entendre respirer. Par chance, la nuit tombait et le soleil se couchait. Si elle tardait à attaquer, je pourrais disparaître.

Trois. Elle était si près. Elle était si belle. Je voulais partir. Mais elle était belle...tellement belle. Je devais partir. Quatre.

Oubliant encore ma blessure, je fis rapidement un tour sur moi même et je courrut. Ignorant la douleur à mon mollet, j'avança. J'étais à tel point concentré à ignorer la douleur que je ne regardais pas à terre. Je tombai sur le sol humide.

Je sentis alors quelque chose s'emparer de mon poignet. Croyant au début que la lycanthrope m'avait rattrapé, je me suis rapidement rendu compte que c'était une branche qui me tirait.

Branches Meurtrières! Voilà donc pourquoi la jeune fille semblait souffrir! Elle s'était fait attaquer par une branche meurtrière. Je me sentit tout à coup un peu bête. J'assena un coup sur la branche qui me lâcha aussitôt.

Je me releva péniblement en prenant soin d'essuyer le surplus de sang sur des feuilles mortes. Je retourna donc voir la jeune fille appeurée et sa compagne.

-Eeehohhh , t'écoutes ?

Je remarquai que la nuit tombait , je songeai à faire un feu , le temps était vraiment gelé maintenant , si pas insupportable.

Je crois que ce qui allait devoir arriver allait arriver , nous allions devoir passer la nuit dans cette forêt horrifiante.
Il ne fallait pas que je devienne comme l'autre ''fille'' , c'est à dire folle et incontrôlable. Elle m'ignorait complètement. Je la giflai.
-Écoute , contrôle toi , nous allions peut-être sauvées ,à cause de ..
Dis-je , en arrêtant brusquement.

Ses yeux .. Ils étaient si effrayants , elle était peut-être plus dangereuse que je pensais finalement. Chose certaine , ce n'est pas une humaine.
Ses dents acérées aussi étaient effrayantes , je cru comprendre , j'avais à faire à une louve garou !
Je lui flanquai un coup de poing dans le ventre.
-Sale bête , tu n'auras le sang de personne , va-t-en , ouste !
Lui criai-je au visage.

Dire que j'avais failli tomber dans son misérable piège.
L'homme aux ailes revenait.

L’homme disparu aussitôt, il s’enfuit en courant. Il était plus brillant que je ne l’aurais cru. Tant mieux, cela m’aura éviter de tuer une autre personne innocente à nouveau. Mais, avait-il découvert mon secret? Non, impossible. Quoi qu’il m’avait l’air futé. Après tout, il avait supporté à mon piège. C’était la première fois que quelqu’un me résistait.

C’est alors que l’autre fille s’énerva. Elle commença d’abord par me gifler en me disant de me calmer. Petite sotte. Comment me calmer alors qu’à n’importe quel instant je pourrais n’avoir plus aucun contrôle sur moi-même et la dévorer? Et puis ensuite, elle me ficha un coup de poing dans l’estomac, ce qui coupa me respiration durant quelques secondes.

- Sale bête, tu n'auras le sang de personne, va-t-en, ouste! Me cria-t-elle.

Elle aussi avait deviné? Non, impossible. Peut-être? Non, il ne fallait pas qu’on le sache. Ils essaieraient tous de me tuer sinon. L’homme revint alors. Je poussai la jeune fille et m’enfuis en courant. Le vent m’empêchait de respirer normalement. Je ne savais pas trop où j’allais, mais je devais partir loin. Tout d’abord parce qu’il m’aurait fallu à peine deux minutes pour leur sauter dessus et qu’ils auraient probablement essayer de me tuer.

À bout de souffle, je m’arrêtai enfin, me laissant tomber à genoux dans l’herbe. J’ignorais où j’étais. J’étais perdue, autant me rendre à l’évidence. Je repris mon souffle, m’assis et sortis de mon sac [oui oui, j’avais un sac là xD] un cahier, une plume et un encrier. Je réunis le peu de forces qu’il me restait pour écrire dans mon journal. Voir mon journal. Quelques minutes après je le refermai, rangeai le tout et m’allongeai par terre, tel une personne agonisant.

J'avais probablement vu juste. Cete femme était un loup-garou. Elle avait une sacré dose de volonté pour pouvoir résister à l'envie de croquer une proie aussi facile qu'était la première femme.

-Vous la connaissez? demandais-je.

Avant qu'elle ne réponde, je commença un long monologue tout en nettoyant ma blessure. Aie, elle était pas mal profonde.

-Je me nomme Tyrael. Votre nom m'importe peu. Je serai parti d'ici l'aube et on fera comme si nous n'avions rien vu. Je vous ramènerai à la lisière de la forêt et vous oublierai ma visite.

Peu convaincu qu'elle allait se laisser faire, je me tu. Ma blessure me faisait atrocement mal. Je sortit un parchemin et je commençai à écrire tout en lui annonçant:

-Vous devriez faire un feu. Vous allez mourir de froid.
Éttats d'âme dans le journal

Bon , voilà qu'elle me pousse.
Elle veut vraiment la mort , cette folle ?
Seulement , un petit hic , ça se tue comment un loup garou ?

J'y réfléchirai plus tard , elle s'est enfuite cette petite trouillarde , quoi que c'est peut-être mieux comme ça.
Je me préparai à la poursuivre pour lui faire sa peau quand soudainement l'homme ailé me posa une question.
-Oui , en fait ...
Et voilà qu'il m'interromp..
-Je me nomme Tyrael. Votre nom m'importe peu. Je serai parti d'ici l'aube et on fera comme si nous n'avions rien vu. Je vous ramènerai à la lisière de la forêt et vous oublierai ma visite.
Qu'il me dit. Quel ventard cet homme , et puis , il moi aussi , je m'en balance de son nom.

Je commence à prendre quelques branches de bois , pour faire un bois quand je le vois commencer à écrire sur un parchemin , ce qui me rappela que je n'avais ni crayon , ni papier..
Je pourrais lui emprunter.
Je pars le feu et m'assis devant , en me réchauffant les mains gelées.
Je sens une présence près de moi , mais je ne pourrais dire celle de qui où même quoi.
La lycanthrope peut-être ? Idiote !

Toujours en la gardant en vue, je commença à déchirer une partie de ma chemise pour m'en faire un bandage.

Une fois bien attaché, je me levai et fit un tas de feuilles pour pouvoir dormir confortablement. Pourtant, à peine me suis-je couché que je me sentais égoïste. La petite n'arriverais sûrement pas à se défendre seule.

-Tu peux te coucher. Je vais monter la garde...

Je serra mon parchemin et ma plume et je commença à regarder les étoiles. La nuit était belle et bien tombée et les créatures de l'ombre allait bientôt sortir. Puis, je me suis demandé si la femme avait une arme.

-Vous savez vous battre?

La nuit finit enfin par tomber, abriant le ciel d’un magnifique drap étoilé. Soit le temps se faisait moins glacial, sois mon corps était tant engourdi par le froid qu’il ne le ressentait plus. Il m’était impossible de dormir, je le savais, mais impossible de me reposer et me calmer également. Après tout ce que j’avais entendu concernant cette forêt, impossible d’être tranquille.

Ce pouvait-il qu’il y en ait ici? Je tremblais à l’idée de tomber face à face avec l’un d’eux. Si seulement j’avais quelque part où me cacher. Je leur étais totalement offerte, là où j’étais. Ils auraient pu très facilement m’attaquer et me tuer. Je n’avais pas d’arme, impossible de me défendre. Courrais-je assez vite pour les échapper? Peut-être. Mais j’étais loin d’en être certaine.

C’est environ une heure plus tard que j’entendis des bruit de pas sur les feuilles, à nouveau. Mon cœur commença à battre de plus en plus vite et ma respiration à s’accélérer. Je tentai de repérer une quelconque odeur : rien. C’était eux. Ils étaient là. Ils savaient que j’étais là. Ils savaient que j’avais peur plus que tout. S’il y avait une chose qui me faisait peur, c’était bien eux.

Je vis alors deux yeux rouges qui brillaient à environ dix mètres deux moi. Une autre paire d’yeux apparu un peu plus vers la gauche, une autre vers la droite. Et plusieurs autres encore. Celui du milieu, le premier que j’avais aperçu avança tranquillement. Les autres en firent de même. Il devait être le chef de la meute. Il se mirent tous à marcher sur leurs pattes de derrière. (la différence entre un loup et un loup-garou, là voilà) Mes yeux se remplirent de peur, ceci dû à la terreur. Je fis quelques pas à l’arrière. La chef de la meute avança de plus en plus vite. Je n’avais plus qu’une seule option : courir en espérant les semer.

Alors je courus comme je n’avais jamais couru. Où j’allais? Ça je l’ignorais. La seule idée que j’avais en tête était plus que stupide. De toute façon, dans les deux cas j’allais probablement mourir.

J’arrivai donc où j’étais quelques heures auparavant, c’est-à-dire où se trouvait l’homme et la fille. À bout de souffle je tombai à la renverse, trop terrorisée pour dire quoi que ce soit.

Oh , mais que c'est charmant , je vais pouvoir passer ma première nuit sur terre dans une forêt remplie de monstres horribles et d'une folle suçeuse de sang ! Surtout , merci !

-Merci bien.
Lui dis-je hypocritement.

Je me préparai donc à coucher sur son tas de feuilles , quand il me posa une autre question.

-Vous savez vous battre?
Me dit-il.

Moi ? Non mais il veut rire ? J'étais la meilleure combattante du navire autrefois , il ne pouvait rien m'arriver de mal , mais c'est là que je me rendis compte que malgré ce qu'on pouvait penser de lui , c'était un homme bon , grâce à lui , j'allais pouvoir m'en sortir vivante , du moins , je l'espère , ma vie était entre ses mains.

Subitement , v'là la psychopathe qui surgit de nulle part , en me réveillant.
Que voulait-elle ? Me tuer peut-être ? Non , elle semble apeurée , je crois qu'elle fuit quelque chose , que faire , la laisser à une morte atroce , et nous en sortir , où l'aider et courrir le risque de finir en patée à monstre ?
Où même de finir en patée à Louve Garou , elle avait bien tentée de me tuer tout à l'heure après tout.

En voyant arriver la jeune femme, je compris qu'elle n'était pas lycanthrope. Non. En fait j'ai compris quand j'ai vu de vrais lycanthropes qui courraient derrière elle et qui voulait apparement lui arracher les yeux avant de la manger comme appéritif.

AUssitôt, je pris mon arc et décocha une flèche vers la paire d'yeux rouges. Il faisait si noir que je distingait mal leur fourrure du reste de le forêt. Lorsque les loups-garous furent trop proches, je commençai à battre des ailes pour m'envoler et rester à une hauteur résonnable. Je n'avais aucune envie de perdre le reste de ma jambe.

Sans cesser de décocher mes flèches, je prenais de l'altitude. Je ne savais pas combien de flèches avaient touché les ennemis, mais je voyais toujours autant de paires d'yeux. Combien étaient-ils?

Dans un faux mouvement, en prenant une flèche de mon carquoi, je fis tomber AzureWrath, l'épée que je devais à tout prix protéger...je plongea pour la reprendre et remonta immédiatement. Pourtant, un des fauves avait eu le temps de donner un coup de griffes sur mes ailes.

Je ne pouvais plus voler. Décidemment, cette forêt était plus dangereuse que je ne le croyais.

Ce n’était guerre dans mes habitudes d’être aussi froussarde, au contraire. Mais les loups-garous étaient à peu près la seule chose que je craignais vraiment. Ils étaient les seuls à détenir le moyen de me tuer à mains – enfin, pattes – nues. L’homme, qui s’avérait en fait être un ange, s’envola en tentant de toucher les bêtes avec ses flèches. Malheureusement pour lui, il faisait trop noir, jamais il n’aurais pu parvenir à bien les discerner. Il failli alors perdre son épée mais il l’a rattrapa de justesse, se faisait par contre attaquer à une aile.

Je regardais la scène, terrifiée mais aussi abasourdie. J’étais tant attentive à la scène qui se déroulait dans les airs que j’oubliai qu’il y avait d’autres lycanthropes qui ne s’attaquaient pas à l’ange. L’une de bêtes me sauta dessus, me plaquant au sol. Elle était beaucoup plus grosse qu’un simple loup. Ses pattes d’arrières étaient écartées, une de chaque côté de mon corps, et ses pattes devant me clouait au sol en s’appuyant fermement sur mes épaules. La bête grognait et bavait. Étant donné que je n’étais pas humaine, je voyais déjà mieux dans le noir que l’ange et la jeune fille. (D’ailleurs, dans ma position, je ne pouvais voir si elle s’en sortait ou non) Je discernais maintenant mieux la bête. Dans ses yeux, je ne voyais pas la faim, au contraire. C’était de le colère que j’y lisais, avec une lueur de vengeance.

Nos deux clans sont ennemis depuis toujours. Cependant, il est rare qu’un vampire tue un lycanthrope sans raison. Habituellement, c’est pour se défendre. Mais il n’en va pas de même pour les garous. Ces derniers peuvent attaquer un vampire à tout moment. Ils ont bel et bien l’intention de se débarrasser de tous les êtres de ma race : voilà pourquoi ils m’avaient suivi.

Je tentai de me débattre du mieux que je pus, mais à chaque fois que je feignais de bouger, la bête claquait les mâchoires. Elle ne voulait pas m’achever. Pas tout de suite. Les loups-garous sont intelligents, ils sont en partie humains après tout. Elle voulait me laisser le temps d’avoir peur avant de se débarrasser de moi. On aurait dit qu’elle prenait plaisir à me voir souffrir, trembler de peur. Elle enfonçait peu à peu ses griffes dans mes épaules. Si ces bêtes auraient pu sourire, je suis certaine qu’elle sourirait en me voyant dans cet état.

En un rien de temps , les loups les avaient pris le dessus sur eux.
Par une chance inouïe , ils ne m'avaient pas encore vue.
Devrais-je les aider ? Mais non , voyons , pourquoi risquer ma vie pour de simples inconnus ? Quoiqu'ils sont peut-être ma seule chance de survie..
Que faire ?
Je l'ignorais totalement !

Une chose était sûre , je ne parviendrais pas à fuir les loups..
Je pris mon scimitar et courru vers l'homme ailé , qui lui , était mon espoir de survie , l'autre , qu'elle meurt , je m'en foutais.
Je donnai un grand coup de scimitar sur le coup d'un des gigantesques loups et à ma grande surprise , il survécu et il parvint à prendre le dessus sur moi aussi , j'étais dans la même position que l'autre femme , à l'exception que moi je recevais du sang sur le visage..
Il ouvra grand sa machoire , qui d'ailleurs était si grande qu'elle pouvait m'arracher la tête en entier , sans trop d'efforts , puis s'éffondra sur le sol glacial.
Il était mort. À court de sang.
Mis à part que j'étais griffée un peu partout , j'en étais sortie indemne.
Mais le combat était loin d'être terminé , oh non !

La petite avait vite compris: il m'était impossible de les vaincre à l'arc. Je pris donc Azure Wrath et je commença à la faire siffler au vent. Le sang giclait de ça et là.

Bientôt, le nombre de lycanthrope baissait considérablement. Au bout de quelques minutes, plus que quelques loups-garous étaient toujours debouts.

Puis, ddans un moment de faiblesse, je me fis avoir. Un seul. Un seul coup de griffe. J'étais affalé sur le sol, incapable de bouger. Pourtant, un lycanthrope ne peut tuer un Ange aussi facilement...