Lyfae

À peine posai-je le pied dans la ville que je fut contraint de me couvrir les ailes. Des centaines de personnes grouillaient ici, telles des abeilles dans une ruche. Je ne pouvais pas me permettre de laisser parraître ne serait-ce qu'une plume de mes ailes.

J'ai ainsi vagabondé plusieurs heures à la recherche d'un marchant de confiance. En vain, évidemment. Je m'arrêtai donc à un petit kiosque où un homme vendait des armures et des armes, des flèches et des carreaux. J'en ai acheté assez pour résister à une future attaque puis je me suis mis à la recherche d'un coin d'obscurité. Je me découvrit les ailes et je m'envola.

C'était si beau, là haut. Les étoiles scintillaient, semblables à des milliers de diamants étincelants. Au sol se reflètaient les lumières de la ville créant contraste étonnament hypnotisant.

C'est alors que mon regard se posa sur une forêt, un peu au nord de Lyfae. Cette forêt m'avait toujours donné des frissons, seulement par son ampleur et les légendes qui courraient sur elle. Pourtant, ce soir là , elle semblait invitante. Toujours hypnotisé par le paysage autour de moi, je m'approchai de la lisière sans penser à me faire discret. Après seulement quelque mètres, une flèche passa à un cheveu de se ficher dans ma jambe.

Je pris de l'altitude et je me dirigea plus rapidement encore vers ce qui me semblait à présent un endroit parfait où se réfugier.

Emeline... Ce nom lui allait si bien. Son petit visage rond était adorable. Mais je ne la sentais pas comme les autres gamines que j'avais croisé. Elle avait un air plutôt... mature?

-Je m'appelle Shaolan. Tu peux m'appeler Shao.

Je fis mon possible pour dégager de la confiance. Je ne voulais pas qu'elle ait peur. Nous volâmes pendant encore quelques minutes de silence avant d'arriver à Lyfae. Les rues étaient calme. J'atteris, déposai la petite et la pris par la main.

-Tu veux que je te ramène à tes parents? lui demandais-je poliement.

-Shao, répètais-je tout bas.

La femme me pris par la main. C'était la première fois que je restait en compagnie de quelqu'un aussi longtemps...sans la tuer. Mais la femme m'inspirais confiance et j'ignorais pourquoi.

-Tu veux que je te ramène à tes parents?

Mes parents. Des parents merdiques qui croyaient ce qui était bien pour moi. Des parents qui m'ont protéger de...de rien du tout! De toute façon, je ne sais plus qui ils sont. Je ne les reconnaiterais probablement pas s'ils se trouvaient en face de moi.

-Non, que je lui dit. Des parents, sa sert à rien.

Brusquement, je retirais ma main de la sienne et alla plus loin jouer avec un galet en essuyant mes larmes.

J'eu affreusement peur de l'avoir blessée. Je m'approchai d'elle lentement. De peur qu'elle ne me fuit. Une brise douce et légère caressa ma joue. Elle devait avoir vécu une mauvaise expérience avec ses parents. Peut-être même étaient-ils morts... Je ne voulais pas lui rappeler ces mauvais souvenirs. Mais je lui demandai tout de même:

-Emeline, tu n'as pas l'air d'une petite fille come les autres. Je me trompe?

Je reniflais.
Je sentis sa présence derrière moi lorsqu'elle me posa une question.
Je mis le galet dans ma poche.
Devais-je me confier? Je ne la connaissais que depuis quelques minutes, mais son attitude et son charme me faisaient avoir confiance en elle.

-J'ai...j'ai 24 ans. lui dis-je tout bas.
Je baissais la tête.

Je m'attendais à tout sauf ça. J'étais même prête à entendre qu'elle était une meurtrière. Mais ça... Était-ce une maladie? Un âge mental? Se l'imaginait-elle tout simplement? Je m'accroupie près d'elle et mis ma main amicalement sur son épaule. Comment devais-je réagir?

-J'aimerais que tu m'explique. Je te promets que ça restera entre nous et que je vais t'écouter jusqu'à la fin.

Lui parler de mon histoire? Non, c'était encore trop tôt. Pourtant, je savais que je pouvais lui dire.
-Je...je..., mais les mots restèrent coincés dans ma gorge.
Il était encore trop tôt pour me confier.
-Pas maintenant, repris-je. Pas encore. Laissez-moi, s'il vous plait, j'aimerais être seule pour l'instant.

Je marchais d'un pas déterminé dans les rues de Lyfae. Ici, je me sentais à mon aise. Tous m'invitaient à regarder leurs bijoux et leurs armes avec un énorme sourire.
J'adore me faire reconnaître. J'adore me faire désirer.
-Non merci, répondais-je. J'ai tout ce qu'il me faut.

Puis, je vis une jeune fille qui discuttait avec une fée. Toutes deux semblaient très occupées à discuter; elles étaient pour moi des proies faciles. Je m'approcha de la fée d'un pas nonchalent, puis, en un geste, volai la bourse qu'elle avait autour de la ceinture.
Elle ne le remarqua même pas. Je la laissa tomber dans les poches de la jeune fille. Elle allait se faire accuser de vol et j'allais bien rire à les observer.

Un homme passa près de moi et fit tomber quelque chose dans mes poches, sans faire exprès sûrement.
Je levai la tête rapidement pour m'apercevoir...pour m'appercevoir qu'il était plutôt joli garçon. Je lui donnais mon âge. Mon âge d'avant.
Je pris ma voix la plus sérieuse.
-Heu, Monsieur!
Je courru vers lui avec la poche d'argent.

-Euh, m'sieur!
Ce qu'elle était mignonne la petite! Elle me rapportait la bourse de son amie! Je m'accroupi pour être à sa hauteur et je lui dis:
-C'est quoi, ça?
Je la regarda directement dans les yeux. Habituellement, les enfants commencent à pleurer lorsque je fais ça. Mais pas elle. Elle semblait ne pas être un enfant.
Mais bref, je n'en avais rien à cirer. Elle ne pouvais sûrement rien m'apporter; ni gloire, ni argent. Puis, j'ajouta plus fort, pour que tous entendent:
-Redonne ça à son propriétaire tout de suite, sale peste! Ça t'apprendra à voler le bien d'autrui!
Je profitai de la diversion pour me rendre à l'hôtel.

-Redonne ça à son propriétaire tout de suite, sale peste! Ça t'apprendra à voler le bien d'autrui!

Je restait la, les bras ballant, à regarder partir mon beau chevalier.
La façon dont il m'avais regardé! Je me moquait bien de comment il m'avais appeller. Je laissais tomber le sac d'argent et le suivis en douce.

Une fois arrivé à l'hôtel, je pris la chambre la plus luxueuse que je pouvais me payer (c'est-à-dire la plus luxueuse). Je demande à ce que personne ne me dérange et j'alla dans ma suite, en oubliant de verrouiller la porte.
Assassiner les gens, ça fait se sentir sale. Je me fis donc couler un bain. Je me dévêtis et je me baigna dans l'eau chaude. Cela faisait des jours que je ne m'étais pas lavé. Une fois bien propre, je resta là, couché dans l'eau à méditer sur ma sortie en mer du lendemain.

J'épia mon joli prince jusqu'à l'hôtel.
Rapidement, j'eu une pensée pour Shaolan, mais je la chassai du revers de la main.

J'était assez petite pour ne pas être vu par le commis qui tenais le comptoire, heureusement. Je filai l'homme de mes rêves. Il entra dans sa chambre, mais j'attendis un peu avant de le suivre. Je collais mon oreille contre la porte. Au bout de quelques instants, j'entendis faiblement une porte claquer.
Me hissant sur mes pieds, je me saisit du bouton de porte.
- Faites que ce ne soit pas barré...murmurais-je
La porte s'ouvrit sans aucun bruit. Je la refermais lentement et mis le verrou.

Je restâ bouche-bée devant la luxure des lieux. Digne d'un conte de fée. Alors il n'était pas seulement beau, il était aussi riche? Sa me plaisait, sa.
Je ne voulais pas me faire repérer, alors je me cachais dans le premier encodre que je vis: la penderie.
Je laissais la porte entrouverte pour y voir quelque chose et attendis.

Après un moment, je sortis de mon bain. Je m'enroulai une serviette autour de la taille et me rhabilla.
En voulant aller étendre la serviette dans la penderie, j'aperçu la petite de tout à l'heure. C'est qu'elle allait finir par me flanquer la frousse!
-Encore là?
Vraiment, j'étais incrédule. Comment avait-elle fait pour entrer?
Encore une fois, je m'accroupis, mais cette fois, c'était pour pouvoir sortir ma dague de son étau si jamais la petite osait poser une seule question.
Pour la seconde fois, j'eus l'impression de m'adresser à quelqu'un de beaucoup plus âgé.

Je le vis sortir de la salle de bain avec seulement une serviette autour de la taille.
Dieu qu'il était beau!

Sauf qu'il s'approchais de plus en plus de ma cachette. Il allait me découvrir. Je pris une profonde inspiration et il ouvrit la porte.
Lorsqu'il me vit, il sursauta, puis se plaça encore une fois à la hauteur de mes yeux.
Son regard était moins doux, plus menaçant. Mais cela le rendais encore plus attirant.
Sans y penser, je m'avançais, mis mes mains sur sa nuque et l'embrassa.

Je m'attendais à bien des choses de cette petite. Mais de là à me faire embrasser!
Comment pouvait-elle faire de telles choses à son âge? Elle n'avait même pas 10 ans! À cet âge, on est habituellement dégoûté par les baisers. On n'éprouve pas le besoin d'aimer. Mais elle...comment?
Elle n'avait pas de forme, pas de posture démontrant qu'elle était plus vieille. Mais elle était. J'aurais pu parier tout mon argent sur ce fait.
Après quelques secondes, je mis fin au baiser. J'étais tellement ébahis que je ne dis pas un mot.
-Mais qui es-tu, toi?
J'avais pourtant une certitude: elle pourrait m'être du aide précieuse.

Il mit fin à mon baiser. Pourtant, j'aurais voulu que ça continue. Ses lèvres étaient chaudes.

À bout de souffle, je m'assied sur le fond de la penderie, puis releva la tête pour le regarder. Il me demandais qui j'était.

-Je m'appelle Emeline. Et vous?, dis-je en soutenant son regard

Mon coeur battait à tout rompre.

-Je m'appelle Emeline. Et vous?,
-Je me nomme Zacharius Smith.
Je devais lutter pour ne pas l'embrasser à nouveau. Elle n'avait que 6 ans! (Ouais bon, mettons que c'est un âge approximatif que je lui donne...) Pourtant, ce baiser avait été tellement bon...
-Je ne t'ai pas demandé ton nom, continuais-je en évitant son regard. Je t'ai demandé qui tu étais. Qu'est-ce que tu es.

-Je ne t'ai pas demandé ton nom. Je t'ai demandé qui tu étais. Qu'est-ce que tu es.

Ce que je suis?
- Je suis...Je ne sais pas. Je m'appelle Emeline, j'ai 24 ans. Je ne sais pas d'où je viens.

Je rassemblais toute mes forces et lui raconta mon histoire. Je ne voulais qu'il me mette dehors de chez lui. Tout en racontant, les larmes coulaient sur mes joues.

J'écoutais attentivement son histoire. Elle commençais à me plaire, la petite. Elle était mûre, elle avait déjà tué, violenté et vait un âge qui ne pouvait en aucun cas la trahir. Elle allait vraiment m'être utile.
-Je suis désolé, dis-je une fois qu'elle eût terminé de me raconter son récit. Il y a sûrement un moyen de te sauver, tu ne penses pas? Je veux dire... te redonner tes 24 ans?
Tout en lui parlant, je me dirigeais vers mon lit. Je me mis à mon aise et soupirai profondément:
-Si seulement tu étais plus âgée...on pourrait travailler ensemble.

- Y a sûrement un moyen de te sauver, tu ne penses pas? Je veux dire... te redonner tes 24 ans?

Mon coeur eu un raté. Retrouver mes 24 ans.
- Il faudrait retrouver la personne qui m'a fait cela. Et prier pour que mon corps soit encore...vivant, si je peut dire. Peut-être que quelqu'un est prisonnier à l'interieur, comme je le suis avec cette gamine.

Zach me redonnais espoir.
Il allait s'étendre sur le lit.

-Si seulement tu étais plus âgée...on pourrait travailler ensemble.
Je sortis de la penderie et alla le rejoindre. J'hésitait à me blottir contre lui. Son torse musclé me faisait envie, je du me faire violence pour ne pas l'embrasser encore une fois.
- Je n'ai pas 6 ans. J'en ai 24. À tout les jours, je me bat contre la personnalité enfantine qui tente de s'imiscer en moi. Je veut travailler avec toi.

Je me couchais lentement à ses côtés.

-Je veut travailler avec toi.
Dans le mile! J'avais toujours tout ce que je voulais.
-J'hésite, dis-je en plaçant mon bras autour d'elle. Bien sûr, tu pourrais être mon espionne personnelle, mais c'est un rôle tellement important...je ne sais pas.
Elle allait le faire. Elle allait travailler pour moi. Je ferais tout ce qu'il faut pour qu'elle accepte.
Je pris le regard le plus triste que j'avais et je plongea mes yeux dans les siens.

Il avait l'air tellement sincère!

Je ne pu que gémir lorsqu'il darda son regard dans le mien.
-Je ferais ce que tu veux.
Puis je l'embrassais. Doucement, je le poussais sur le lit et embarquais à cheval sur son torse.

Cette fois, c'était la femme de 24 ans que j'embrassais, et non la petite fille. Je fermai les yeux et me l'imagina en vraie femme. Je n'avais aucune raison d'arrêter.
Quelle récompense! J'avais une espionne parfaite dans mon camp qui en plus, me désirait! Il me serait facile de l'envoyer faire ce que je veux.
Je l'embrassais tendrement en espérant qu'elle aille plus loin. Je serais alors fixé, si oui ou non elle pourrait m'être utile.