Le Port de Lyfae.

Description :C'est un endroit plutôt mouvementé fréquenté principalement par les pêcheurs et les pirates. On décide rarement d'aller à cet endroit seulement pour visiter le paysage , car c'est moche .
Pas de verdure , des bâtiments sales , des bâteaux et de l'eau , que de l'eau.
Cet endroit malfamé est aussi fréquenté par quelques brigands.

Enfin sur terre !
Après un long périple en mer , nous voilà enfin à Lyfae , une très jolie ville peuplée par des riches , à c'qu'on dit.
Je vais enfin pouvoir prendre un peu de repos , sans être réveillée en pleine nuit pour des idioties comme une baleine où un navire ennemi qui menace de nous faire couler , non , maintenant , c'est le retour au calme.

L'extérieur était plutôt frisquet , j'enfilai alors une grande veste , d'un joli orange merci , probablement pas lavée depuis des lustres , nappé d'une douce odeur de poisson.

Alors , je partis explorer les alentours , où plutôt , l'endroit qui nous servira d'hôte pendant plusieurs mois , ou je l'espère , je n'ai pas envie de retourner en mer , pas tout de suite , du moins.

Ça y est , je sais !
Je vis une forêt à quelques minutes de marches d'ici , je pourrais m'y rendre , question de me familiariser avec l'entourage , mais je n'y vais pas sans une bonne arme , une sorte d'épée , où je ne sais trop quoi , mais qui fais mal. J'allai voir le présentoir d'un marchand d'arme tout près , me penchai et pris une arme par le manche , de manière à ne pas me faire voir.
Il me vit , quelle idiote je suis. J'ai perdu mon talent de voleuse je crois bien.
-Mais qu'est-c'qui t'prends , sale voleuse ?!
Me Cria-t-il.
Sans lui répondre , je lui envoya un coup de poing entre les yeux , et il tomba par terre , sans pouvoir répliquer.
Je m'enfuis vers la forêt , en courant , suivie par le regard stupéfait des autres.

L'air était salin. Il y avait tellement de gens que j'ai d'abord crût que j'allais me perdre. Les pêcheurs arrivaient avec leur cargaison tandis que des voyous s'emparaient de leur marchandise ou saccageait leurs embarcations.

Les pirates restaient presque tous dans leur navire, comme s'il allait disparaître, mais criaient des insultes à tout ceux qui s'approchait trop de leur si précieux bateau. Plutôt ennuyant, comme ambiance.

Je scrutai les bateaux jusqu'à en voir un aux couleurs de la jeune fille. Je m'en approcha tant bien que mal malgré les enfants qui se bousculaient et qui ont faillis me renverser.

Une fois arrivé au quai, trois hommes m'ont barrés la route.

-Il ne manquerait pas une jeune fille à votre équipage, par hasard?

C'est ainsi que je rencontra Moustache Rousse.

Il venait de m'abandonner , là , dans la foule.
Les pêcheurs marchaient sans faire attention à moi , et me bousculaient , ce qui me fit tomber plusieurs fois , j'étais incapable de le voir.
Peut-être était-il fâché que je lui ai dit non ?
Le port était définitivement un endroit fréquenté par des gens mauvais.

-Tasse toi , la mioche.
Me cria méchamment un pêcheur apparamment pressé.

Cette fois , je m'énervai.
Je m'en approchai et lui enfonça mon scimitar directement dans la tête.
Il fit surpris et s'éffondra lourdement sur le sol sale et mouillé.
Je venais de faire une sale bêtise , je le sentais. Le sang s'écoulait de sa tête très rapidement. Personne n'aurait pu y survivre.

Je retira alors mon scimitar , ce qui fit un bruit qui ma foi était dégoûtant , à l'aide de mon pied et me sauvai , en réunissant toutes mes forces pour courrir jusqu'à mon navire , où je pourrais enfin être calme.
Et supplier Moustache Rousse de me laisser partir de cette ville , pour toujours.

Après une longue discution avec le capitaine du navire, il accepta de se "perdre" durant leur voyage de retour. Après quelques temps, ils arriveraient à l'Archipel Orange et y ferait une halte. Mais la jeune passagère n'en reviendrait pas.

J'ai dû longtemps discuter avec Moustache Rousse pour qu'il laisse Oran-Ji -car il m'avait révélé son nom- quitter son bateau. Je lui ai versé une somme d'argent considérable pour qu'il accepte de se perdre, et encore plus pour qu'un membre de l'équipage y reste.

Bref, je me levai et me suis approché du quai mais j'aperçu Oran-Ji. Je fis demi-tour et marcha d'un pas vif jusque derrière une caisse où je me cacha. Elle ne devait pas me voir quitter son propre navire.

Je me dirigeai alors vers Asbrourg pour racheter quelques babioles et me reposer un peu. Ensuite, je me dirigerai vers l'Archipel Orange.

Voir journal

Enfin j'étais sur le bateau en sécurité , je n'avais pas eu trop de problèmes à me sauver des regards dégoûtés.
Moustache Rousse et les gars seront étonnés de voir dans le moche état que je suis maintenant.

J'arrivai dans la salle du capitaine et il me regardait , semblant triste , comme si on lui avait aprit une triste nouvelle.

-Je suis de retour , capitaine !
M'exclamai-je , les larmes aux yeux , contente de le revoir.

Il y avait décidemment quelque chose qui n'allait pas , il n'eut pas répondu que je lui posai une question.

-Allez vous bien ? Vous semblez ... Bien disons..
Lui demandai-je.

-Non , tout va bien , je t'assure .. C'est promis
me répondit-il aussitôt.

Il mentait , je le savais.

-On peut quitter cet endroit ? Je ne m'y plaît pas du tout , y'a rien à piller , surtout , r'gardez dans l'état que je suis revenue ..
Lui demandai-je aussi.

-Biensûr ..
Me répondit-il en tentant de faire un sourire.

J'allai me coucher et ses phrases résonnaient encore dans ma tête , je n'arrivai pas à dormir cette nuit là.
-C'est un chemin que très peu de gens empruntent, tu dois le savoir. Tu as jusqu'à ce soir pour y penser.

Je fis des cauchemars , qu'il revenait et me prenait , en m'obligeant de devenir un ange , même si je ne voulais pas. Il devenait mon ennemi et je le craignais. Mais non , c'est absurde , il m'a quitté , il ne peut pas me retrouver. Enfin bon , je dois rester attentive à tous les détails , au cas où , je ne sais pas ce qu'il ferait pour faire de moi un ange.

Et pourquoi le capitaine était-il angoissé ? Ça n'est pas de son genre.
Il n'avait pas l'air là , comme s'il avait pris des substances douteuses , comme s'il regrettait quelque chose où quelque chose du genre.

Je m'endormis difficilement.
Demain , on allait quitter pour de nouveaux horizons , l'unique chose positive qui pouvait m'arriver aujourd'hui.

Je me réveillai , on était déja en route pour de nouveaux horizons , selon ce qu'il me dit ce matin , on allait aller à la luxueuse ville de Plumberry , une ville plutôt snob , j'étais impatiente.
Pour me calmer , je sortis mon journal et commençai à dessiner , malgré ma nullité en art.Je fredonnai de joie. Je rangeai mon journal , une fois mon gâchis terminé quand le capitaine ouvra brusquement la porte de ma chambre.
Il était couvert de sueur , mais arrivait à garder son calme quand même.
Qu'allait-il m'annoncer ?

-Eh bien ma p'tite , j'ai une bien mauvaise nouvelle pour toi... Eh bien .. Il semble que l'on se sont ... Perdu , et nous nous dirigeons vers l'Archipel Orange ...De plus .. Tu devras y rester quelque temps ..
Me dit-il nerveusement.

Là-bas ? Mais c'était impossible ! J'avais mauvaise réputation là-bas , ils me reconnaitraient et me tueraient , c'est certain.

-Mais non , c'est impossible ! On doit aller ailleurs !
M'énervai-je.

-Désolé , pas d'autres moyens .. C'est ça où on coule.
M'annonça-t-il tristement.

J'avais du mal à y croire.
Quelques heures plus tard , on y était finalement arrivé ..
Je mis un pied sur le sol.
-Voilà mon tombeau ,devant moi.
Pensai-je péniblement.

Pourquoi ici et non ailleurs ? Ça je l'ignorais.

C'est après quelques minutes de marche que j'arrivai enfin au port. L'hôtel était à distance résonnable, au moins. J'allai donc m'asseoir sur un banc, sortis mon livre et commençai à lire.

De nombreux gens passaient devant moi, indifférents à mon existance comme je l'étais à eux. Par moment, certains hommes me scrutaient - presque subtilement -. J'avais l'habitude, cela ne nuisait donc pas à l'attentino que j'accordais à mon livre.

Après avoir lu une cinquantaine de pages, je rangeai mon livre. Je sortis une petite poche de cuire noire que je gardais là depuis trop longtemps déjà. Je levai les yeux: le soleil commençait à se coucher. Zacharius (il me semble que c'était bien son nom) allait probablement arriver bientôt. J'étais curieuse de savoir ce qu'il avait derrière la tête. Il allait bientôt découvrir qu'avec moi sa vie prendrait probablement une autre tournure.

J'ouvris le lacet qui maintenait la petite poche de cuire que je tenais entre mes doigts. À l'intérieur se trouvait un magnifique jonc en argent. Je ne fis que le regarder, je n'avais la force de le remettre. Les larmes me montèrent aux yeux. Je pris une grande respiration, remis le jonc dans sa pochette, y déposai un baiser et la serrai fortement contre mon coeur.

Au moment où j'arrivai au port, je vis la jeune nymphe lire un livre. Je ne m'en préoccuppai pas: j'avais autre chose à faire pour le moment. Je monta à bord du plus grand des navires du port, le Prince des Mers.
Pas très original comme nom, mais bon. Ce beateau était gigantesque. En fait, il était à l'origine un bateau de commerce, mais comme je le trouvais bien...je l'ai acheté.
J'ordonna à l'équipage de se préparer au départ et de rendre les chambres de mes invités les plus luxueuses possibles. Je suivis les préparatifs minutieusement: je ne faisais pas du tout confiance à ces hommes. Lorsque le soleil se coucha, tout était prêt. Il ne me restait plus qu'à essayer de retrouver mes deux nouvelles compagnes.

Je rangeai la pochette dans mon sac, et fermai ce dernier. Je me rendis soudain compte que je n'avais pas pensé à lui depuis fort longtemps déjà. Sans l'autre jeune homme, mon jonc serait resté encore quelques décénnies au fond de mon sac, probablement.

Soudain, alors que je levais les yeux, je le vis arriver au loin. Je fus presque soulagée de voir qu'il ne m'avait fait faux bond. D'un autre côté, je ne crois pas qu'il aurait résisté. Je me levai donc, et marchai gracieusement et lentement jusqu'à lui.

Je finis enfin par le rejoindre. Je m'approchai près, très près de lui. Il était un peu plus grand que moi, je dus donc lever légèrement la tête pour croiser son regard. Je pris délicatement son visage entre mes mains, caressant sa peau tiède. Je m'étirai la tête et l'embrassai.

- Comme tu lui ressemble, murmurai-je à peine en décollant mes lèvres.

Ma main gauche se trouvait à présent sur son épaule. Ma main droite, quant à elle, glissait lentement se son torse pour finalement s'immobiliser.

- Pourquoi m'as-tu fais venir?

- Comme tu lui ressemble. Pourquoi m'as-tu fait venir?
Je ne pouvais résister à son charme. Elle était si belle et savait si bien comment plaire que je l'embrassai de nouveau avant de répondre à sa question.

-Je vous l'ai dis, Lady. J'ai besoin de vous. Vous seriez mon associée, dis-je en glissant mes mains sur ses hanches. Nous pourrions faire de grandes choses. Mon pouvoir, combiné au vôtres, ferait de nous les personnes les plus puissantes au monde!

Je pris une grande respiration avant de continuer. Je la serrai contre moi tout en lui murmurant à l'oreille:
-Mais quels sont vos pouvoirs exactement? D'où tirez-vous votre puissance?

Je fermis les yeux et respirai profondémment. J'avais l'impression de me retrouver dans les bras d'Ellioth à nouveau. En cent ans je n'avais jamais été aussi bien. De ma main droite, je caressai délicatement sa joue avec mes doigts, ainsi que son cou.

- Qu'importe ce que je suis, soufflai-je doucement. Ce qui importe, est ce que moi, je peux t'apporter. J'ai beaucoup plus à t'apporter que cette gamine. Avec moi, tu auras tout ce que tu veux. De la force, de la richesse, du pouvoir...

Ma main glissa jusqu'à sa nuque, puis j'embrassai à nouveau le magnifique homme qui se dressait devant moi, plus vigoureusement cette fois.

- ... du plaisir, terminai-je à son oreille.

Ma main gauche glissa jusqu'à sa hanche, se glissant légèrement sous son chandail.

- Mais n'oublie jamais que j'ai aussi beaucoup à te faire perdre, ajoutai-je en l'embrassant dans le cou.

- Mais n'oublie jamais que j'ai aussi beaucoup à te faire perdre

Je me trouvais bête. Réellement bête. C'est seulement à ce moment que je compris qui elle était réellement. C'est seulement à ce moment que je compris qu'elle n'était pas une nymphe, mais bien un vampire. Je retrouvai mon sérieux quelques instants.

-J'ai aussi beaucoup à vous faire perdre, Lady. Je ne vous demande que deux choses: ne m'approchez pas lorsque la fillette est dans les environs. Deuxièmement, ne vous avisez pas de mordre qui que ce soit sans mon autorisation.

Mon ton le plus menaçant semblait bénin lorsque je m'adressais à elle. Tant pis, elle avait bien saisit la menace. La petite m'était très précieuse, je ne pouvais pas me permettre de la laisser partir. Quant à elle, elle valait de l'or.

-De plus, sachez que je suis probablement l'humain le plus important qui vis ici. N'essayez pas de me doubler.

Puis je l'embrassai à nouveau pour qu'elle comprenne que je ne lui voulait pas de mal. Il ne me restait plus qu'à espèrer qu'elle ne me tue pas avant que j'aie le temps d'avertir mes successeur du pouvoir infâme qu'elle possédait.

Je me mis à rire, doucement. Il semblait beaucoup plus tendu qu'il y a quelques secondes. Apparemment, mes caresses le laissait indifférent. Il était plus futé que je ne le croyais: il avait découvert ma vraie nature.

Il m'embrassa à nouveau, ce qui me rassura. J'eus craint durant quelques instants que cette découverte l'éloigne de moi. Je décollai mes lèvres des siennes, laissant cependant mon visage collé au sien.

- Je n'oserais faire quoi que ce soit pour te déplaire, le rassurai-je. Et pour la gamine, qu'elle ne fasse quoi que ce soit qui pourrait me nuire.

Je me remis alors à caresser son cou et son visage, tout en le regardant dans les yeux. Ils étaient profonds. Beaucoup plus colorés que les miens, pareil à de l'encre. (Sauf lorsqu'ils deviennent dorés, cependant.)

- Je devrais te tuer, maintenant que tu connais mon secret. Après tout, à n'importe quel moment tu pourrais me tuer, de tes magnifiques mains tu pourrais mettre fin à mon immortalité.

Je saisis son visage entre mes mains. Je l'embrassai à nouveau. Toujours calmement, j'ajoutai:

- Mais, rassures-toi, autant me jeter dans les flammes plutôt que mettre fin à tes jours.

Je ne savais pas comment je devais réagir. Pour moi, le seule chose envisageable était de l'amener avec moi dans ma chambre. Je ne pouvais plus lui résister, bien que j'avais envisagé la possibilité qu'elle ait cessé d'utiliser son pouvoir de nymphe sur moi.

Je lui pris la main et recula, l'amenant avec moi vers mon bateau. Je l'y fis monter et lui montra ses appartements. Une fois dans sa chambre, je ne pu m'empêcher de l'embrasser de nouveau et de l'amener sur le lit.

Et il avait un bateau, ce beau jeune homme? Il devait avoir plus d'argent que je le pensais. Qu'importe. Ce n'était pas cela qui m'attirait en lui. Depuis que j'étais devenue un tel... monstre, j'avais fait l'amour avec plusieurs hommes déjà. Ce n'était que l'occasion de me nourrir et m'accaparer de leurs biens. Je ne pouvais en faire de même avec lui. J'étais physiquement et psychologiquement incapable. Il m'aurait demandé n'importe quoi, je l'aurais fait.

Il m'entraîna enfin dans une chambre, m'embrassa en m'entraînant sur le lit. Je m'étendis, l'entraînant à s'étendre sur moi. D'une main, je tenais sa nuque, tandis que mon autre se baladait timidement sur sa hanche, le bout des doigts légèrement dans ses pantalons. Je n'osais aller plus loin pour l'instant. C'était à lui de dicter ma conduite, de me montrer quoi faire.

Il s'accotait sur le lit, sans quoi il me tomberait dessus sinon. Je retirai ma main de sur sa hanche, pour aller prendre l'une des siennes en croisant nos doigts ensemble. Je les glissai sur le lit, légèrement au-dessus de ma tête.

Depuis l'instant ou je l'avais vu dans le couloir j'attendais ce moment. Mais je le voyais d'une façon si différente maintenant. Il était beaucoup plus qu'un simple jouet. Beaucoup plus que les autres. Comme s'il détenait mon pouvoir, je le désirais, comme je n'avais jamais désiré un homme depuis ma transformation.

Je pliai légèrement ma jambe gauche, en signe d'impatience. Je mourrais d'envie et de désir. Je voulais qu'il me désire, sans avoir à utiliser mon pouvoir. Je voulais qu'il me touche, qu'il laisse glisser ses mains sur moi. Je le voulais.

Elle me faisait tant envie! Ses doigts qui se glissaient sur mon corps me donnaient des frissons. Je l'avais déjà fait à beaucoup de femme. Ce n'était pas compliqué: il suffisait de leur retirer leurs vêtements, les miens et d'y aller.

Mais cette fois, c'était différent. Quelque chose en elle me faisait sentir important. J'avais l'impression de vraiment être quelque chose à ses yeux. Je passa ma main droite le long de sa joue pendant que ma main gauche elle, se libérait de son emprise. Je la glissa doucement sous son chandail et lui caressa le dos avant de lui retirer.

Déjà, j'avais chaud. Étais-je en amour avec cette femme? Non, impossible! On m'avait toujours dit que l'amour rendait faible, pourtant, je me sentais aussi fort que Zeus. J'avais l'impression de tout pouvoir faire seulement pour être avec elle encore quelques minutes.

Je passais lentement mes mains dans ses cheveux et lui embrassai le front. Je ne me sentais pourtant pas la force d'aller plus loin. Je devais en avoir le coer net:
-Lady, suis-je sous votre emprise?

Je frissonnai, de nombreuses fois. Si j'avais été encore vivante, j'aurais probablement été brûlante. Mais ma peau restait aussi glacée qu'à n'importe quel moment de ma si longue vie.

- Lady, suis-je sous votre emprise?

Je ne pouvais lui en vouloir de douter de moi. Il m'était si facile de manipuler un homme, de lui faire faire ce que je voulais. Surtout avec lui. J'aurais pû, à n'importe quel moment, moins modérer les effets de mon pouvoir sur lui.

- Il y a un bon bout de temps déjà que j'ai arrêté de faire usage de mon pouvoir.

Je ne pus résister à la tentation de l'embrasser à nouveau. En cent ans, il était probablement le plus bel homme que j'avais vu. Je décollai à nouveau mes lèvres, gardant mon visage le plus près du sien que possible. J'inspirai : il sentait bon, son haleine était aussi douce que ses doigts contre moi. J'enroulai une mèche de ses cheveux autour de mon index, le regardant toujours dans les yeux.

Au fond de moi, j'espérais qu'elle me dise que non. Qu'elle me dise que ce que je ressentais pour elle était réel.

- Il y a un bon bout de temps déjà que j'ai arrêté de faire usage de mon pouvoir.

Je me sentais soulagé. J'avais chaud, très chaud. Je retira mon chandail, laissant mon dos couvert de sueur à découvert.

Je n'osais pas aller plus loin. Je ne voulais pas la brusquer. Je ne voulais pas la perdre.

C'est lorsqu'il retira son chandail que je ressentis une sensation que je me croyais désormais incapable de ressentir. Je commençais à avoir chaud également. Bien entendu, ce n'était que dans ma tête, car mon corps gardait, quant à lui, la même température.

Je saisis sa nuque et l'approchai à moi de façon à pouvoir l'embrasser. Je pris doucement l'une de ses mains et la posai délicatement sur mon ventre. Cette même main alla ensuite se poser sur son ventre, trançant des cercles, des vagues du bout de doigts.

Il était l'homme que j'avais attendu toutes ces années. J'étais prête à m'offrir la lui, obéir la moindre chose qu'il me demanderait.

- "Tout le reste de ma vie éternelle pour avoir la chance de vous avoir à mes côtés cette nuit et à mon réveil", citai-je tout bas.

Cette phrase, je l'avais lu dans mon livre. Elle correspondait si bien ce que je ressentais. Tout ce que je voulais, c'était lui appartenir, ne serait-ce qu'une nuit, et avoir le bonheur de le voir à mes côtés au levé du soleil.

- Tout le reste de ma vie éternelle pour avoir la chance de vous avoir à mes côtés cette nuit et à mon réveil.

Cette phrase, je la connaissais bien. Étant le fils de bourgeois, mon éducation était impeccable et j'avais lus autant de livres que j'avais eu de conquêtes. Ce n'était pas peu dire.

Pourtant, lorsque la vampire me la lança, j'en compris vraiment le sens profond. Encore une fois, je l'embrassai en pensant à ce que j'allais faire une fois que la petite allait arriver. Je n'aurais pas le courage de faire semblant de l'aimer, ni de faire semblant de vouloir lui redonner ses 24 ans. J'avais besoin d'elle comme d'une espionne, point barre.

-La fillette, elle n'est rien pour moi. Elle est une espionne parfaite, mais sans plus. Je vous aime Lady. Je ne peux me passer de vous.

J'étais si bien avec elle que j'aurais aimé que la Terre cesse de tourner. J'aurais tant aimé rester avec elle toute la soirée, la nuit et la journée. Mais je ne pouvais pas. Je ne pouvais jamais.

Un idiot venait de cogner à la porte de la chambre. Sans prendre le temps de remettre mon chandail, j'allai ouvrir.

-J'avais dis de ne pas me déranger, bon sang!
-Oui mais Monsieur, dit le capitaine du navire, il est temps de partir.
-La fillette n'est pas arrivée, nous ne partons pas. Allez la trouver, au lieu de me désobéir!

Puis je claqua la porte au nez de ce pauvre bougre avant de retourner m'assoir près de ma bien-aimée. Il fallait pourtant s'y résigner: on ne pourrait rien faire dans ce bateau.

-Quand nous arriverons à l'archipel, j'enverrai la petite faire quelques petits trucs. Nous seronts seuls le temps qu'il faudra, murmurai-je.

Je me coucha à côté d'elle, mais sans plus.

Je fus prise de surprise lorsque l'on frappa à la porte. J'ignorais si je devais être là, peut-être ne devais-je pas être là? Zach semblait contrarié que l'on nous dérange. Il revint ensuite s'étendre à mes côtés. Je remis mon chandail qu'il m'avait enlevé quelques instants auparavant. Je m'allongeai ensuite, la tête sur son torse, le caressant du bout des doigts.

- Mon amour pour vous est sans fin, dis-je en le regardant dans les yeux, pareil à mon existence.

Il me semblait maintenant plus approprier de le vouvoyer. Je n'avais été polie avec lui à notre rencontre, le percevant plus comme un objet qu'un homme dont j'avais tant besoin près de moi. Je l'embrassai à nouveau, plus tendrement cette fois.

Je me mis à genoux, tenant sa main au creux de la mienne. Je la lâchai pour retirer mon collier. Je le mis rapidement autour de mon poignet, pris les mains de Zach l'incitant à s'asseoir. Ceci fait, je glissai le collier autour de son cou. Je caressai son torse, tout en effleurant le pendantif.

- Cela fait trop longtemps déjà que je le portes autour de mon cou, soufflai-je.

Elle embrassais si bien qu'à chaque fois, je me sentais revivre. J'appréciais vraiment sa compagnie, mais je devais aller voir mon équipage pour les instructions de dernière minutes.

- Cela fait trop longtemps déjà que je le portes autour de mon cou, dit-elle en m'enroulant son collier autour du cou.
-Je ne le retirerai jamais.

Puis je me leva de nouveau. Je laissa ma main glisser sur ses cuisses avant de partir, tout en lui anonçant tendrement que j'avais autre chose à faire afin de s'assurer de notre bon voyage.

-Vous avez tout ce qu'il faut pour passer un agréable voyage. Toutefois, s'il advenait à manquer quelque chose, faites moi le savoir par l'intermédiaire de mon équipage. Je suis désolé, mais il vous (Aussi bien la vouvoyer moi aussi) sera interdit de sortir de cette pièce durant le voyage. Je passerai personnellement toutes les heures pour vous servir à manger ou répondre à n'importe lequel de vos caprices. Au revoir, Lady.

Je sortis de la pièce et ordonna au capitaine de verrouiller la porte de ma compagne et d'empêcher quiconque, à mon exception, d'entrer dans la pièce. Si la vampire ne m'avait pas manger, rien ne signifiait qu'elle n'en ferait pas autrement de mon équipage -bien que je m'absteint de dire qu'elle en était un-.

J'allai par la suite dans ma chambre pour écrire avant de partir vers l'Archipel Orange.

Voir Journal

C'est avec regret que je le vis quitter la chambre. Je devais donc attendre une longue heure avant de le revoir. J'eux un pincement au coeur en entendant la porte se vérouiller de l'extérieur, je ne pouvais sortir d'ici. Évidemment, il ne pourrait prendre le risque de me laisser sortir, j'étais un vampire, rien ne lui prouvait que je saurais me retenir de morder qui que ce soit.

Je me levai, tournant en rond, ne sachant que faire. Je finis donc par prendre mon sac et m'installer à la table de chevet. Je sortis mon encrier, ma plume et mon cahier. J'en déchirai une page vierge. Je trempai la plume dans l'encre noire, et commença à dessiner sur la feuille. Je tentai de faire son visage. Mais cela faisait trop longtemps que je m'étais adonnée à dessiner, je fus donc déçue de constater à quel point ce que j'étais en train de faire était médiocre. Je déposai donc la feuille un peu plus loin sur la table, puis sortis mon cahier et recommençai à écrire. Voir mon journal.

Je refermis mon cahier et rangeai le tout, pour ensuite aller m'asseoir dans un petit siège avec comme unique compagnie mon roman.